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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2Contes du Détroit

Contes du Détroit présente une collection de vingt-cinq contes traditionnels recueillis par Joseph-Médard Carrière, en 1938, dans la région de Windsor, Ontario.

Cette collection, une des réalisations importantes de Joseph-Médard Carrière, ce Franco-Ontarien classé parmi les grands chroniqueurs de la culture française en Amérique du Nord, est pourtant la seule qu’il ait recueillie dans son pays natal. L’ouvrage livre un échantillon - et le seul susceptible de voir le jour - d’un patrimoine issu du plus ancien territoire de l’Ontario français. Pour la communauté francophone du Détroit, qui trop longtemps s’est laissé convaincre que la culture venait forcément de l’extérieur, la publication de ces contes traditionnels ne peut qu’ancrer la culture dans le terreau régional et la revaloriser.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Recueil de vingt-cinq contes recueillis par Joseph-Médard Carrière et respectant les caractéristiques de ce genre littéraire traditionnel (p. ex., personnage principal, adjuvants, personnages malveillants, éléments merveilleux, quête, morale).

    « Plus que ça, il dit. Le roi a promis sa fille en mariage pis la moitié de sa couronne à celui qui détruirait ces cochons-là. » (p. 126)

    « Suffit que t’as tant joué le Diable… » (p. 196)
     

  • Personnages surtout masculins (les personnages féminins étant souvent relégués aux rôles secondaires) tenant compte de l’archétype de personnages fantastiques apparaissant dans le conte (p. ex., animaux parlants, géants, fées, princesse, mangeuse d’enfants).

    « Là, le lion dit au chien :
    "T’es bon pour courir, toi. Va le chercher pis ramène-le icitte pour qu’on le remercisse." » (p. 51)

    « Il faut pourtant que je joue un tour au géant. » (p. 212)
     

  •  Situations souvent violentes ou licencieuses, nécessitant un accompagnement de la part de l’enseignante ou de l’enseignant.

    « Comme de fait, la petite fée lui ôte son enfant, elle la met tout en sang pis elle disparaît. » (p. 187)

    « Elle buvait assez qu’elle était toujours soûle. » (p. 196)

    « Fermez toutes vos damnées gueules. C’est moi qui vas coucher avec à soir. » (p. 226)
     

  • Un seul point de vue de la narration, soit celui d’un narrateur omniscient. Les séquences descriptives sont écrites à la 3e personne du singulier.

    « Là, voilà le vieux encore plus jaloux que jamais. Il jonglait des plans pour poigner Chance encore, pour le punir. » (p. 86)

Langue

  • Registre familier utilisé pour les séquences dialogales et descriptives. Archaïsmes et régionalismes (en italiques et repris, à la fin, dans un glossaire) qui rendent le langage davantage adapté aux personnages et à l’époque, tout en conservant l’authenticité des contes.

    « Comme de fait, il part. » (p. 43)

    « …pis la corne drette pour lui planter dans le corps. » (p. 209)
     

  • Séquences dialogales nombreuses par rapport aux séquences descriptives, ce qui rend l’intrigue plus vivante pour la lectrice et le lecteur.
  • Variété de structures syntaxiques et plusieurs figures de style ajoutant à la complexité du texte et permettant d’apprécier le style du conteur.

    « Mais j’ai bien peur qu’elles viendront jamais bonnes, parce que c’est impossible d’attendrir un cœur dur. » (p. 81)

    « …Poigne pas cette plume-là, Chance. Ça va te porter malchance. » (p. 83)
     
    « Ah! t’es pas fin. Toi qui as une masse de cinq cents livres, tue-le mais qu’il dorme. » (p. 203)
     

  • Lexique compréhensible généralement adapté au lectorat visé, champs lexicaux évocateurs des thèmes souvent traités dans les contes (p. ex., triomphe du héros sur la bête méchante, merveilleux, malveillance), et vocabulaire imagé qui permet d’initier la lectrice et le lecteur au monde du merveilleux.

Pistes d'exploitation

  • Faire une étude comparative d’un conte traditionnel (p. ex., Cendrillon ou la Belle et la Bête, ou un conte tiré de l’œuvre du père Germain Lemieux Les vieux m’ont conté) et d’un conte tiré du présent recueil en portant une attention particulière au lexique, aux personnages et au merveilleux.
  • Assigner un conte différent à chaque élève (le recueil en comptant vingt-cinq, de longueurs et de complexités variées) et les inviter à en déterminer le schéma narratif.
  • Développer les habiletés orales (le personnage de conteur) dans le cadre du cours d’art dramatique.

Conseils d'utilisation

  • Profiter de la nature folklorique de ce recueil de contes pour le présenter dans le contexte de la construction identitaire franco-ontarienne.
  • S’assurer de lire l’introduction de l’œuvre, faire une synthèse des points jugés importants puis les présenter aux élèves.
  • Tenir compte du fait que ces contes sont transcrits de l’oral, ce qui peut poser des difficultés de compréhension et que certains thèmes peuvent possiblement choquer le lectorat visé. Guider la lecture pour que les élèves comprennent bien les éléments implicites et le registre de langue populaire.