Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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Comme une peau de chagrin

Frédérique et Gabrielle sont comme deux sœurs. Elles se connaissent depuis le berceau. Premiers pas, premières classes… elles ont toujours tout fait ensemble.

Mais à quinze ans, les choses changent. Alors que l’une vit son premier amour, l’autre souffre d’un mal qui la ronge. Le corps de Fred s’amenuise comme une peau de chagrin au fur et à mesure que sa volonté devient de fer. Ira-t-elle jusqu’à disparaître complètement?

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Personnages principaux, la narratrice, Gabrielle Perrault, adolescente vivant sa première histoire d’amour et s’inquiétant de l’état de santé de sa meilleure amie, et Frédérique Dumas, surnommée Fred, aux prises avec le trouble alimentaire de l’anorexie.

« D’aussi loin que je me souvienne, Frédérique Dumas et moi, Gabrielle Perrault, sommes amies. Mais notre amitié dure, paraît-il, depuis plus longtemps encore. Mes parents et ceux de Fred se sont en effet rencontrés à l’hôpital Saint-Luc, le jour où nous sommes nées. » (p. 11)

« Depuis un mois, donc, je me mets à bégayer lorsque j’entends la voix de Francis au téléphone. […]
Ce n’est guère mieux à l’école. Mes genoux jouent des castagnettes quand je le croise dans un couloir. » (p. 23)

« Anorexie. Un verdict sans compromis. Qui, honnêtement, n’a pris personne par surprise. Il y a longtemps que tous les proches de Fred s’en doutaient. Moi inclusivement. » (p. 70-71)

« Frédérique pesait maintenant 36,5 kilos. Sa pression avait encore baissé. Tout comme son pouls et la température de son corps. De plus, selon les prises de sang dont docteure Tremblay venait de recevoir les résultats, ma copine faisait maintenant de l’anémie. Et pas qu’un peu… » (p. 135)

  • Personnages secondaires, Francis Rochan, 18 ans, petit ami de Gabrielle, Monique Poitras-Dumas et Jacques Dumas, parents de Frédérique, qui s’inquiètent de son bien-être, et docteure Jacqueline Tremblay qui assure le suivi médical de Frédérique.

« Intéressant pour quelqu’un qui, tel Francis, rêve de devenir musicien professionnel.
Rêve que je considère d’ailleurs comme une preuve supplémentaire de notre compatibilité : j’écrirai des paroles sur ses musiques et lui, des musiques sur mes paroles. Et nous irons de par le vaste monde, tels un troubadour et sa parolière… » (p. 32-33)

« – Et tout ça, ce n’est pas toi, Fred. Il faut… il faut faire quelque chose. Pour toi, pour moi, pour ta famille. Le sais-tu que ta mère m’appelle au moins deux fois par semaine, pour vérifier si tu ne lui caches rien? Qu’elle pleure au téléphone, à mon oreille… parce qu’elle ne sait plus te parler? Que ton père, oui, ton père si fort et si grand, m’a avoué, à moi, qu’il tremblait pour toi? » (p. 95-96)

« – Tant pis pour toi, tu l’as laissée passer, a poursuivi docteure Tremblay, dont la voix s’était durcie. Maintenant, je ne joue plus. Je remplis les papiers pour te faire hospitaliser. Je veux te voir demain à la première heure avec tes parents. » (p. 135-136)

  • Roman relatant avec simplicité l’histoire d’une adolescente aux prises avec la maladie de l’anorexie et  des gens de son entourage qui en sont profondément affectés et tentent de l’aider; jeu de narration faisant alterner, dans chaque chapitre, une courte séquence du présent (vol de retour Vancouver-Montréal de Gabrielle le 28 août) et des retours en arrière s’étalant sur une période de plusieurs mois (février à août), et retraçant en ordre chronologique les événements ayant précédé le départ de Gabrielle pour Vancouver et l’hospitalisation de Frédérique; utilisation du présage, le plus souvent en fin de chapitre, rappelant la fragilité de la vie et créant un suspense quant à la situation précaire de Frédérique; thèmes de l’amitié, de l’amour et de l’anorexie permettant au lectorat de mieux comprendre l’impact de cette maladie sur le corps, sur l’esprit et sur les relations interpersonnelles.
  • Mise en page aérée; œuvre répartie en huit chapitres numérotés et titrés, en plus d’un prologue et d’un épilogue titrés; deux polices d’écriture permettant de distinguer les plus longues séquences narratives constituées de retours en arrière de celles plus courtes au présent; nombreux éléments graphiques (p. ex., italiques précisant le lieu et la date où se déroulent les parties de l’intrigue et présentant le contenu de la lettre adressée à Gabrielle, symbole de trois étoiles indiquant un laps de temps et un changement de situation, parenthèses ponctuant les propos de la narratrice dans le but de partager ses courtes réflexions et réactions sous la forme d’apartés, et conférant des brins d’humour à l’intrigue); deux dédicaces de l’auteure et citation de Geneviève Brisac reliée à son trouble alimentaire au début du livre; table des matières, notes biographiques sur l’auteure et liste de ses autres œuvres à la fin.

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; présence de mots du registre familier (p. ex., ben, chum, chiantes, psy) et de mots anglais (p. ex., tripper, design, girls) reflétant le milieu linguistique bilingue montréalais.
  • Phrases s’enchaînant rapidement et imitant souvent, par leur structure, des tournures à l’oral, rejoignant ainsi un jeune lectorat; phrases interrogatives et exclamatives abondantes exprimant la spontanéité des inquiétudes et questionnements de la narratrice; phrases courtes, parfois elliptiques, traduisant le tragique de certaines situations.

« Je n’arrivais pas à en croire mes oreilles. De quoi elle parlait, la Frédérique? Elle voulait cacher quoi, au juste?! Il faudrait qu’on ait un jour une bonne conversation à ce sujet. » (p. 18)

« Soigneusement, Frédérique s’est mise à couper sa pizza.
Des petits morceaux. Tout petits.
Qu’elle ne portait jamais à sa bouche. » (p. 27)

« J’avais peur. Vraiment peur.
Pour la vie de Frédérique.
Après tout, ne peut-on pas mourir de faim?
Vraiment mourir… » (p. 117)

« Vancouver? Pendant un mois? Trente jours à l’autre bout du pays, sans Francis? Juste au moment où Frédérique se faisait hospitaliser? C’était impossible! Impossible de partir.
Et impossible de refuser de partir. » (p. 139)

  • Procédés stylistiques variés (p. ex., onomatopée, hyperbole, apostrophe, répétition, énumération, antithèse, métaphore, comparaison) rendant imagées les pensées de la narratrice; nombreuses expressions idiomatiques contribuant à la richesse du texte.

« Le cœur est une drôle de machine. Boum-boum, boum-boum, boum-boum… » (p. 9)

« Francis n’avait alors fait ni une ni deux et lui avait sauté dessus. » (p. 21)

« Si je suis triste, mes yeux deviennent un Niagara. Si je suis heureuse, ils se transforment en un fleuve en pleine crue. Si je suis mal à l’aise, l’eau y monte au pas de course et mes iris se mettent à briller de mille feux, telles deux patinoires au soleil. » (p. 24)

« Mais j’ai à peine eu le temps de plonger dans mon intrigue, car Francis est rapidement venu me rejoindre (ô joie!). Seulement en tant que serveur, ai-je rapidement compris (ô déception…). » (p. 35)

« Et Frédérique, complètement gelée. Malgré les efforts qu’elle venait de déployer, malgré les multiples couches de vêtements, malgré le bonnet recouvert par le capuchon du coupe-vent, malgré les mitaines doublées, malgré les couvre-chaussures. » (p. 53)

« Un silence s’est fait. Pas un silence de mort, mais un silence de vie. Doré comme le soleil qui brillait sur notre amitié, il y a si peu de temps et si longtemps à la fois. » (p. 95)

  • Séquences narratives traduisant les réflexions de Gabrielle, tantôt avec intensité, tantôt avec légèreté et humour, malgré la gravité des événements; séquences dialoguées permettant de suivre l’évolution des relations amicales et amoureuses qui existent entre les personnages.

« – Dis donc, Frédérique Dumas, tu es en train de devenir anorexique ou quoi?
À voir le visage de mon amie, j’ai compris que je n’aurais pas dû faire une telle remarque.
– Ne plaisante pas avec ça, a-t-elle grondé. L’anorexie, c’est une maladie. Une maladie mentale, tu entends? Ça n’a rien de drôle. » (p. 47)

« Mme Poitras-Dumas m’avait téléphoné, un peu plus tôt, en larmes, pour m’apprendre la terrible nouvelle. Quand j’avais raccroché, un monde venait de s’écrouler. Le mien. J’avais cherché autour de moi quelqu’un à qui me raccrocher. J’étais seule. Quelque chose, alors? Mon regard était tombé sur mon vélo. » (p. 71)

« Moi, figée dans l’effroi de tout ce que je venais de comprendre. Glacée par le spectacle que ma copine me donnait, là, bien involontairement. Combien de fois avait-elle affronté, dans son miroir, ce visage plaqué de rouge et ces yeux gonflés? Combien de fois avait-elle lavé ces mains aux jointures abîmées et gercées? Combien de fois avait-elle rusé pour dissimuler cette haleine âcre? » (p. 76)

« – Frédérique, tu es ma meilleure amie. Je t’aime… et je ne suis pas la seule à t’aimer. Je veux que tu t’en sortes et je suis sûre que tu le peux! Tu le sais, toi aussi, que quelque chose ne va pas, que tu devrais peser plus que 40 kilos?
– Trente-neuf, a alors dit ma copine d’une toute petite voix. » (p. 96)

Référent(s) culturel(s)

  • Références à des artistes, des auteurs et des personnages historiques de la francophonie internationale : les créateurs d’Astérix, Uderzo et Goscinny, le chanteur Francis Cabrel, les auteurs Honoré de Balzac et Alphonse Daudet, ainsi que l’héroïne Jeanne d’Arc.
  • Mention de lieux dans la ville de Montréal (p. ex., rue Saint-Denis, chemin des Calèches, mont Royal).

Pistes d'exploitation

  • Proposer aux élèves, réunis en équipes, d’effectuer une recherche sur un trouble alimentaire (p. ex., anorexie, boulimie, hyperphagie boulimique) en tenant compte des éléments suivants : description, causes, symptômes, traitement, prévention. Leur demander de faire part de leurs trouvailles au groupe-classe, sous la forme de leur choix (p. ex., schéma, présentation multimédia).
  • Inviter les élèves à prendre part à une table ronde sur la question suivante : Faut-il sensibiliser davantage la communauté aux troubles alimentaires? Leur préciser de présenter leurs idées en se servant de formulations pour exprimer une opinion et en donnant des exemples tirés de leur quotidien.
  • Suggérer aux élèves de créer une œuvre d’art (p. ex., peinture, dessin, sculpture) reflétant les défis physiques et psychologiques du personnage de Frédérique, en s’inspirant particulièrement de sa lettre adressée à Gabrielle. Les inviter à créer une courte fiche explicative accompagnant leur travail afin de préciser les liens entre l’œuvre d’art et le roman.
  • Inviter les élèves, regroupés en dyades, à choisir un extrait du roman les ayant touchés, puis à en faire une lecture expressive devant le groupe-classe.

Conseils d'utilisation

  • Avant la lecture, prévenir les élèves quant au traitement du thème de l’anorexie dans l’œuvre. Leur indiquer que, malgré les brins d’humour allégeant la lecture, le sujet demeure sérieux.
  • Préparer les élèves à la lourdeur de certains propos descriptifs dans l’œuvre, notamment la description du corps de Frédérique (p. ex., bras squelettiques, jambes en cure-dents, gencives qui saignent) et la lettre de Frédérique adressée à Gabrielle.
  • Présenter ou revoir les caractéristiques de la table ronde afin d’en faciliter le déroulement.
  • Consulter la fiche pédagogique disponible sur le site de l’éditeur.
  • Suggérer aux élèves de lire d’autres œuvres qui traitent du thème de l’anorexie, telles que 24, rue des Futailles et Un canard majuscule, dont les fiches pédagogiques se trouvent dans FousDeLire.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 6e à 9e année, Série : Flip l’algorithme, Dans ma tête : quand je suis anorexique.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 7e à 12e année, Série : Carte de visite, Carte de visite : Léa Clermont-Dion.