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C’est permis de rêver

Le seul lien qui unit Maxime et Benoît, c'est de se retrouver dans la même classe à La Passerelle... jusqu'au jour où survient un événement tragique qui bouleverse leur vie. Le père de Max meurt et celui de Ben tombe dans le coma. Max et sa petite soeur seront alors confiés à une famille d'accueil et Ben devra quitter l'école pour s'occuper de la quincaillerie familiale. Pendant ces temps difficiles, les deux adolescents tenteront, chacun à sa façon, de prendre le contrôle de leur vie. Mais le chemin vers la liberté présente de nombreux écueils. Comment s'en sortiront-ils?

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Roman jeunesse de la série Faubourg St-Rock+, suite de L’envers de la vie, traitant de sujets et de thèmes propres aux adolescents d’aujourd’hui (p. ex., abandon, responsabilité, inquiétude, famille d’accueil, décrochage scolaire, colère, frustration, découragement, amitié, amour).

    « Maxime soupire. […] Il n’est pas encore 21 h et il est déjà vanné. […]
    Il se décourage d’autant plus que son père ne fait pas sa part. Robert Langlois se déclare inapte au travail! En fait, il attend qu’une place se libère dans une clinique de désintoxication. » (p. 7)

    « L’adolescent s’inquiète pour sa sœur, expliquant qu’il faut l’attendre. Trop tard, Maxime, trop tard. Marie-Ève est déjà rendue dans une famille d’accueil, une autre que celle où le garçon doit aller. »  (p. 40)

    « Maxime écoute à peine les paroles de sympathie de mademoiselle Loiselle. Il rage intérieurement contre la travailleuse sociale : "La maudite! La maudite peau de vache! Je l’haïs! Je l’haïs!" » (p. 56)

    « Benoît blague, mais le cœur n’y est pas. Stéphane le sent bien. C’est d’ailleurs pour ça qu’il est là : pour remonter le moral à son copain. Il a la ferme intention de ne pas le quitter avant le lendemain matin. Il a prévu une longue soirée entre gars, à parler de tout et de rien, mais surtout à se vider le cœur. » (p. 67)

    « – En attendant, tu travailles à la quincaillerie.
    – Pas seulement en attendant. Pour toujours. C’est fini, l’école. À l’âge que j’ai, ça ne m’intéresse plus. Et il faut bien que je prenne la place de mon père. » (p. 162)
     

  • Deux personnages principaux, Benoît Ladouceur et Maxime Langlois, marqués par les malheurs qui ne cessent de s’acharner contre eux, touchant du même coup les multiples personnages secondaires que sont les amis, les membres du personnel enseignant ainsi que les parents d’accueil.

    « L’adolescent recule de quelques pas. Il n’a aucun doute. Un voleur vient de tirer sur son père. Et la voiture qui fuyait est reliée à cette attaque sauvage. Mais l’agresseur est sûrement loin. Ben s’approche de son père, n’ose pas le toucher, piétine sur place, ne sachant comment
    l’aider. » (p. 23)

    « Ils étaient bien déçus d’apprendre que sa petite sœur et son père étaient sa seule famille. Ou plutôt qu’il ne lui restait plus maintenant que sa sœur. Car c’est de cela qu’ils venaient l’informer : du décès de son père dans un accident de voiture. Maxime a bredouillé que c’était impossible… » (p. 25)

    « Sonia est chavirée. Hier soir, vers 21 h, quand Ben l’a appelée, il semblait si heureux. Comment se fait-il que, si peu de temps après, une catastrophe semblable lui soit tombée dessus? […] Elle s’inquiète pour son ami. Le connaissant, elle l’imagine complètement paniqué. » (p. 34)

    « Mademoiselle Loiselle, la vieille institutrice de deuxième année, laisse filtrer un sourire […]
    Elle cherche ses mots pour ne pas attrister davantage son ancien élève. Son cœur n’est pas insensible aux malheurs des jeunes Langlois. » (p. 54-55)

    « Par contre, François s’inquiète du malaise qui existe entre Denise et Maxime. Ils ne parviennent pas à communiquer. Et lui-même, réussit-il à entrer en contact avec le garçon? Pas vraiment… » (p. 131)
     

  • Narratrice omniprésente (l’auteure) s’immisçant dans la pensée des personnages et adoptant parfois un ton ironique ou cynique dans des circonstances pourtant navrantes.

    « Le problème, c’est qu’ils sont deux mineurs orphelins, donc pas très responsables aux yeux de la loi. Comme s’il n’y avait que l’âge qui comptait pour devenir raisonnable! Son père aurait eu besoin d’une éternité pour y parvenir. Qu’il se considère comme chanceux, car à présent il l’a devant lui, l’éternité. » (p. 26-27)

    « – Écoute bien, le jeunot. Je n’endurerai pas la moindre bêtise de ta part. […]
    Maxime sent que ça va être follement amusant, ici!
    La travailleuse sociale s’éclipse sur une vague promesse de chercher une autre famille d’accueil et l’abandonne dans la cage aux lions. » (p. 43)

    « Caroline grignote un morceau de pain. Gêné? On le serait à moins. Comment se sentirait-elle si son propre père avait tiré sur le père d’un camarade de classe? Morte de honte. Heureusement pour Maxime, personne à l’école n’a encore fait le lien. » (p. 87)

Langue

  • Registre de langue parfois courant, parfois familier dans les séquences narratives; langue parlée quelquefois familière, voire populaire dans le discours des jeunes et de certains adultes irritables ou acariâtres.

    « Maxime se secoue. Ça ne l’avance à rien de se tourmenter ainsi. Il s’efforce de faire le vide dans son esprit pendant qu’il porte jusqu’à une voiture la commande de la dernière cliente de la soirée. La femme le gratifie d’un maigre pourboire. » (p. 10)

    « Benoît, concentré sur sa tâche, remet de l’ordre sur les tablettes avant la fermeture du petit commerce familial. Le jeudi soir, les affaires sont bonnes et les clients, en farfouillant à la recherche de l’objet désiré, déplacent tout. » (p. 15)

    « – Ça paraît qu’ils finissent cette année! s’exclame Caro. Ils sont stressants avec leur choix de cours pour le cégep. Tu devrais les entendre : "Moi, je ne vais pas à tel collège, parce que c’est trop nerd. Je préfère l’autre cégep, ça bouge plus là-bas […]" Ils sont supposés être plus vieux et plus fins, mais ils ont juste l’air plus twit. » (p. 32)

    « – […] Les flos qui se prennent pour d’autres, j’en ai déjà cassé plusieurs. Tu veux jouer dur? Je peux l’être plus que toi. Ici, tu prends ton trou et tu n’écœures personne. Enlève tes bottes et attends que je te dise où t’installer. » (p. 43)
     

  • Champs lexicaux et sémantiques liés aux thèmes ciblés (p. ex., culpabilité, impuissance, questionnement au sujet de la vie et de la mort, espoir).

    « Assis au milieu de tous ces gens, Benoît reste prostré […] Un insoutenable mea-culpa retentit dans sa poitrine. Par ma faute, par ma très grande faute…
    "Si seulement je l’avais écouté. Ce que je peux être idiot, épais! J’avais juste à barrer la porte." » (p. 37)

    « Il a oublié le nom de la travailleuse sociale, sa sœur vit dans un endroit tout à fait inconnu de lui, il ignore quand il la reverra et où ils passeront le reste de leur vie. Le contrôle de la situation lui échappe totalement. Il a l’impression d’être enfermé dans une cage sur un bateau à dérive. Il ne possède aucun moyen de mener sa barque. Ça le déboussole et l’irrite. » (p. 47-48)

    « Benoît se sent écrasé. Par la vie, dure et implacable, qui ne laisse aucune porte de sortie. Par sa vie, à laquelle il ne parvient pas à donner un sens. Par la mort, sournoise, qui attend dans un détour. Depuis quatre jours, il ne pense qu’à ça. Il tourne et retourne des idées noires dans sa tête. Un ouragan de sombres pensées aussi violent que la tempête de neige qui l’entoure. » (p. 66)

    « …Max ne peut admettre que quelqu’un puisse s’intéresser à lui. Mais il n’a pas rêvé : ce matin, trois personnes se sont souciées de lui. […] Et venant de Caroline, c’est incompréhensible. Est-ce qu’elle éprouverait plus que de la compassion pour lui? Son esprit logique répond non, mais il souhaite le contraire sans se l’avouer. » (p. 164)
     

  • Figures de style nombreuses et variées (p. ex., comparaison, personnification, métonymie, métaphore, litote, hyperbole, répétition, gradation), traduisant la propension des jeunes à l’introspection et à l’exagération.

    « Quand les professeurs enseignent, ça lui traverse le cerveau sans s’arrêter. Parfois il ne les écoute pas du tout. Leurs paroles coulent sur lui comme l’eau sur le dos d’un canard. Il devient incapable de se concentrer sur quoi que ce soit : plus rien ne parvient à s’agripper à sa mémoire. » (p. 8)

    « Mais la voiture n’obéit pas immédiatement. Après une longue glissade, elle s’immobilise enfin. […]
    – Ouais! La piste Gilles Villeneuve, ce n’est pas pour demain! Tu as encore plusieurs fonds de culotte à user, assis sur ton siège à t’exercer. » (p. 75)

    « – […] Ce n’est pas ma sœur qui se serait chargée de nettoyer les jumeaux. Des monstres, ces bébés-là! Et ne me dis pas qu’ils sentent bon. Tu viendras leur laver les fesses. » (p. 83)

    « Catastrophe! Il aurait déclenché la Troisième Guerre mondiale, ça n’aurait pas été pire. Il avait osé toucher aux petites culottes et aux soutiens-gorge de madame! Et dans quel état les avait-il mis! En petites boules! C’est tout un art que de plier des dessous féminins. » (p. 98)

    « – Faire des bébés à 40 ans, ça n’a aucun sens! Des pas d’allure, mes parents. […] Tannée, tannée, tannée! Je vais m’acheter des bouchons de cire. Non, des cierges, des lampions pour me boucher les oreilles. Je ne les entendrai plus. Je n’entendrai plus rien. » (p. 109)

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves de noter, tout au long de leur lecture, les nombreux défis que doivent relever respectivement Maxime et Benoît.
  • Proposer aux élèves de rédiger un court texte narratif dont l’intrigue se déroule dans une ville imaginaire (à l’image de Faubourg St-Rock) où des jeunes se heurtent à un problème qui leur est propre.
  • Inviter les élèves à répondre au questionnaire proposé en annexe et à envoyer leurs réponses à l’adresse donnée.
  • Suggérer aux élèves la lecture du roman L’envers de la vie, de la série Faubourg St-Rock+, dans le but d’en comparer les enjeux et d’étudier l’évolution des personnages communs aux deux œuvres.

Conseils d'utilisation

  • Avant la lecture, aborder avec les élèves les sujets les plus délicats (p. ex., violence faite aux enfants, mort d’un proche, orphelinat). 
  • Après la lecture, suggérer aux élèves qui aimeraient en apprendre davantage sur le sujet de la protection de la jeunesse à consulter les sites Web proposés à la fin du livre.
  • Inviter la personne responsable des services sociaux affectée à l’école à venir discuter avec les élèves des droits et des responsabilités des intervenantes et des intervenants de la protection de la jeunesse.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 7e à 12e année, Série : Mon premier emploi, La conciliation travail-études.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 11e et 12e année, Série : L’art d’être parent, L’agressivité au quotidien.