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C’est permis de rêver

Le seul lien qui unit Maxime et Benoît, c’est de se retrouver dans la même classe à La Passerelle… jusqu’au jour où survient un événement tragique qui bouleverse leur vie. Le père de Max meurt et celui de Ben tombe dans le coma. Max et sa petite sœur seront alors confiés à une famille d’accueil et Ben devra quitter l’école pour s’occuper de la quincaillerie familiale. Pendant ces temps difficiles, les deux adolescents tenteront, chacun à sa façon, de prendre le contrôle de leur vie. Mais le chemin vers la liberté présente de nombreux écueils. Comment s’en sortiront-ils?

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Deux personnages principaux, Benoît Ladouceur et Maxime Langlois, adolescents marqués par les malheurs qui ne cessent de s’acharner sur eux.

« L’adolescent recule de quelques pas. Il n’a aucun doute. Un voleur vient de tirer sur son père. Et la voiture qui fuyait est reliée à cette attaque sauvage. Mais l’agresseur est sûrement loin. Ben s’approche de son père, n’ose pas le toucher, piétine sur place, ne sachant comment l’aider. » (p. 23)

« La travailleuse sociale lui coupe la parole pour informer Maxime qu’une famille d’accueil temporaire va l’héberger dès aujourd’hui et qu’ils doivent partir immédiatement. L’adolescent s’inquiète pour sa sœur, expliquant qu’il faut l’attendre. Trop tard, Maxime, trop tard. Marie-Ève est déjà rendue dans une famille d’accueil, une autre que celle où le garçon doit aller. Dans la tête de Max, ça se met à tourner, le pire est accompli. » (p. 40)

« Il est vrai que sa visite de ce matin à l’hôpital le confirme dans sa décision. Aujourd’hui, le mardi 23 février, cinquième jour après l’attaque à main armée, son père est encore dans le coma. Alors, aujourd’hui, Benoît Ladouceur devient le chef de la famille, celui qui doit prendre en charge sa destinée, ainsi que celles de son père et de la quincaillerie. » (p. 79)

  • Nombreux personnages secondaires, notamment Robert Langlois, le père de Maxime, un toxicomane qui meurt lors d’une poursuite policière, Marie-Ève, la petite sœur de Max, sous la protection de son grand frère, Sonia, l’amie de Ben et de Stéphane, qui tente de soutenir Maxime dans cette épreuve difficile, Caroline, une amie proche de Sonia, qui fait une découverte bouleversante en apprenant que le père de Maxime est responsable de la mort du père de Ben, Denise Martin et François Boucher, les parents d’accueil de Max et de Marie-Ève, ainsi qu’Albert Ladouceur, le père de Ben, qui se retrouve paraplégique à la suite d’un vol à main armée dans sa quincaillerie.

« Il se décourage d’autant plus que son père ne fait pas sa part. Robert Langlois se déclare inapte au travail! En fait, il attend qu’une place se libère dans une clinique de désintoxication. Il y a un mois et demi, il a promis à son fils de ne plus toucher à la drogue. Et que fait-il de tout son temps? Selon Maxime, son père se la coule douce à la maison! » (p. 7)

« Maxime redoute qu’il n’y ait personne à la maison. Où son père peut-il être parti avec Marie-Ève? Un léger bruit provenant du garde-manger attire son attention. Max l’ouvre doucement. Sa sœur y est assise avec Bouboule, son chaton en peluche, qu’elle serre bien fort dans ses bras.
– Qu’est-ce que tu fais là?
En guise de réponse, elle se borne à hausser les épaules. Son frère allume le plafonnier.
– À cette heure-ci, tu devrais être dans ton lit. Allez, va te coucher.
La petite ne bouge pas et marmonne :
– J’ai faim.
– Ce n’est pas le temps de manger. Il faut que tu te contentes du souper que papa t’a servi tantôt.
Toujours assise dans le garde-manger, elle l’interrompt.
– J’ai faim. Je n’ai pas soupé. Et papa n’est pas là.
[…]
– Je vais te préparer quelque chose. Viens t’asseoir à la table. » (p. 11-12)

« Seul dans le magasin, Ben considère d’un autre œil les étagères recouvertes d’outils et de matériaux divers. Tout ça va bientôt lui appartenir. […] Il allonge vivement la main vers le téléphone et compose le numéro de sa blonde.
– Sonia! Tu ne devineras jamais ce qui m’arrive. » (p. 18)

« Benoît blague, mais le cœur n’y est pas. Stéphane le sent bien. C’est d’ailleurs pour ça qu’il est là : pour remonter le moral à son copain. […]
Au fond, Ben est content. Stéphane prend de la place, il est vrai, mais sa présence lui apporte du réconfort. » (p. 67)

« Peu convaincue, Caroline jette un œil par-dessus son épaule et en oublie de répliquer. Solitaire, Maxime Langlois hésite à s’installer à une table. […] Caroline grignote un morceau de pain. Gêné? On le serait à moins. Comment se sentirait-elle si son propre père avait tiré sur le père d’un camarade de classe? […] Heureusement pour Maxime, personne à l’école n’a encore fait le lien. Personne ne le fera non plus. […] Même Sonia ne sait rien. Même Benoît ignore la vérité. Il n’y a que Caroline qui a tout découvert. » (p. 87)

« Ces gens-là sont payés pour s’occuper d’eux. Denise Martin et François Boucher sont et demeureront toujours des étrangers.
Même s’ils sont des amis des Gélinas. La première fois que Maxime a rencontré François, il savait qu’il l’avait déjà vu auparavant. Ils habitent en face de Josiane et Daniel Gélinas. Au fond, si lui et Marie vivent maintenant dans cette nouvelle famille d’accueil, c’est un peu la faute de l’adolescent. » (p. 96)

« Benoît stationne la voiture près de la porte d’entrée de l’hôpital. Son père s’est enfin tu. Le long chemin, qu’ils empruntent presque tous les matins à la même heure, monsieur Ladouceur a prodigué ses conseils. […]
Il prend son père en pitié. Le pauvre homme, cinq jours par semaine, se présente à la clinique externe pour ses exercices de réadaptation. Les résultats sont pratiquement inexistants. […]
L’homme a les nerfs à fleur de peau. Un rien lui fait perdre patience. Il n’en possédait pas beaucoup avant, alors maintenant qu’il est cloué par sa paralysie, il explose facilement. » (p. 112-113)

  • Court roman d’aventure dont l’intrigue s’organise autour de la quête de liberté de deux adolescents, déclenchée par des événements tragiques qui perturbent brusquement leur vie; schéma narratif simple qui soulève des questions sur le sens de la vie; thèmes de la famille, de la mort et de l’impuissance exploités avec une touche légère, agrémentée d’ironie et de sarcasme, aptes à intéresser le lectorat.
  • Mise en page simple et aérée; œuvre répartie en 12 chapitres numérotés; éléments graphiques (p. ex., italiques indiquant l’utilisation d’une autre langue, guillemets et majuscules permettant de mettre l’accent sur certains mots, symboles indiquant un changement de scène ou un laps de temps, parenthèses précisant certains faits) qui facilitent l’interprétation du roman; liste d’œuvres de l’auteur en début de livre; table des matières et renseignements supplémentaires sur les familles d’accueil et la DPJ (p. ex., Saviez-vous que…, Pour en savoir un peu plus, Vrai ou Faux?), invitation aux lecteurs à faire part de leurs impressions, Plan du Faubourg St-Rock et livres de la même collection à la fin.

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; mots moins connus (p. ex., sinécure, prostré, balistique, quenottes, curatelle) compréhensibles grâce au contexte; mots et expressions du registre familier (p. ex., patati patata, pitchounette, Woh, les moteurs, au diable vert) et quelques mots anglais (p. ex., pusher, nerd, twit, sprint) reflétant le langage quotidien des adolescents et injectant des brins d’humour dans le texte.
  • Phrases de base, phrases transformées et phrases à construction particulière; variété de types et de formes de phrases (p. ex., exclamative, interrogative, déclarative, négative) rendant la lecture fluide.

« Pauvre Marie-Ève! Pauvre Maxime! Quel choc pour eux! Déjà, il y a deux ou trois ans, leur mère est décédée d’une maladie dont Caroline a oublié le nom.  Et, maintenant, leur père se tue d’une façon imbécile. Qui s’occupera d’eux? D’après la petite Marie, ils n’ont pas d’autre famille. Ils sont désormais à la charge d’étrangers. Une situation peu enviable. » (p. 78)

« – Bien sûr que ça va, merde! Tout va comme sur des roulettes. Je me suis estropié, je me casse la gueule sur le trottoir, je ne peux plus rien faire dans la vie, mais ça va!
Que répliquer à cela? L’adolescent n’en sait trop rien. Il voudrait bien encourager son père, lui remonter le moral, mais aucun mot réconfortant ne lui vient à l’esprit. Pour chasser son malaise, il agit. Pas toujours de la bonne manière. Il agrippe son père sous les aisselles et le soulève pour le déposer dans le fauteuil.
– Non, Benoît, non! Dans l’auto! Il faut que j’y arrive tout seul! » (p. 113-114)

  • Figures de style variées (p. ex., anaphore, interjection, énumération, métaphore, onomatopée, comparaison) traduisant la propension des jeunes à l’introspection et à l’exagération.

« Benoît se sent écrasé. Par la vie, dure et implacable, qui ne laisse aucune porte de sortie. Par sa vie, à laquelle il ne parvient pas à donner un sens. Par la mort, sournoise, qui attend dans un détour. » (p. 66)

« – Bah! Ce n’est pas grave, je l’ai presque sortie. » (p. 71)

« Certaines pièces de son équipement de hockey, une serviette, ses chaussures de sport, des livres et des cahiers, et toutes les babioles qu’on accumule au cours d’une année sont promptement retirés de sa case. Enfin, de son ex-case. » (p. 79)

« Puis, saisi par le feu de l’action, il a accroché. Il a mordu à l’hameçon et n’a plus lâché prise. » (p. 107)

« – C’est ça, je suis un coton, moi? se fâche-t-elle. Bang! Je t’assomme, je fous en l’air tes affaires, je prononce les mots magiques et je me sauve. » (p. 110)

« Ils ne parviennent pas à communiquer. Et lui-même, réussit-il à entrer en contact avec le garçon? Pas vraiment, il doit bien l’avouer. Il essaie, pourtant, par tous les moyens possibles. Mais, chaque fois, Max se referme comme une huître. Comment ouvrir la coquille sans la briser? » (p. 131)

  • Séquences narratives et descriptives, entrecoupées de séquences dialoguées, qui permettent de s’immiscer dans l’esprit des personnages et aident à mieux comprendre leurs états d’âme.

« Il juge cette situation embêtante, mais il doit se montrer patient. Ces gens finiront bien par se lasser de jouer les chiens de garde.
– Est-ce que vous savez où Marie habite?
– Oui… mais, ça me désole d’avoir à te refuser ce renseignement. J’ai reçu l’interdiction formelle de te révéler son adresse. C’est la travailleuse sociale qui exige ça.
– Elle me prend pour qui? Un monstre qui maltraite ma sœur, un sans-cœur, un…, bafouille-t-il avec indignation.
– Ta réaction est tout à fait justifiée. Moi aussi, ça m’a frustrée quand le directeur m’a transmis l’ordre. […]
Maxime écoute à peine les paroles de sympathie de mademoiselle Loiselle. Il rage intérieurement contre la travailleuse sociale : ″La maudite! La maudite peau de vache! Je l’haïs! Je l’haïs!″ (p. 56)

« Ben s’accroche à cet espoir. Dans une heure, ce soir, cette nuit, demain au plus tard, son père se remettra et tout sera comme avant. Chaque jour, il se répète les mêmes encouragements. […]
– Ben, votre quincaillerie a été fermée vendredi, samedi, dimanche et aujourd’hui. Quatre jours!
– Et puis après? grogne Benoît, irrité d’avance par la suite de la conversation.
[…]
– Il y a toi. Tu es plus qu’un employé. Le magasin, c’est ton héritage.
– Hé! Ne parle pas de même! Mon père n’est pas mort, il est juste inconscient.
Stéphane a gaffé, il le sait. Benoît refuse de regarder la réalité telle qu’elle se présente. Il discute vivement du retour à la santé de son père, balayant toutes les objections possibles. » (p. 69-70)

Référent(s) culturel(s)

  • Références à la francophonie canadienne : mention de la ville de Montréal, du pont Jacques-Cartier, d’un CLSC, du circuit Gilles-Villeneuve et du lac Saint-Jean.

Pistes d'exploitation

  • Proposer aux élèves, réunis en équipes, de donner un titre à chaque chapitre et de suggérer un autre titre pour le roman. Animer une mise en commun afin de leur permettre de faire part de leurs titres au groupe-classe et de les justifier. Inviter les élèves à choisir un des titres proposés pour le roman, puis à créer une nouvelle page couverture portant ce titre. Afficher les créations dans la salle de classe.
  • Suggérer aux élèves, regroupés en dyades, de rédiger un court texte s’ajoutant à l’endroit de leur choix dans le roman et intégrant un nouveau rebondissement à l’intrigue. Leur demander de respecter les caractéristiques du texte de départ (p. ex., séquences narratives et dialoguées, temps verbaux). Les inviter à lire leur texte devant le groupe-classe.
  • Suggérer aux élèves de faire la lecture du roman L’envers de la vie, de la série Faubourg St-Rock+, puis leur demander, réunis en dyades, de comparer les enjeux et d’étudier l’évolution des personnages communs aux deux œuvres. Animer une mise en commun afin de leur permettre de faire part de leur travail au groupe-classe.

Conseils d'utilisation

  • Accorder une attention particulière aux sujets délicats dont on traite dans le roman (p. ex., famille d’accueil, violence familiale, alcoolisme, consommation, mort).
  • Inciter les élèves à lire d’autres romans de la série Faubourg St-Rock+, soit L’envers de la vie et Les rendez-vous manqués, dont les fiches pédagogiques se trouvent dans FousDeLire.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 7e à 12e année, Série : Dossiers, Santé mentale et bien-être.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 7e à 12e année, Série : Au nom de tous les mômes, Joëlla best friend forever.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 7e à 12e année, Série : Mon premier emploi, La conciliation travail-études.