- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; quelques mots plus complexes généralement expliqués à l’aide du contexte, des illustrations ou du petit lexique des babouneries à la fin de l’œuvre (p. ex., teigneux, doléances, chiffonniers, maugréant, fainéants, vocifère).
« Dans le temps de le dire, le petit dragon et son passager survolent le pont du navire du capitaine Baboune, cherchant un endroit discret où se poser. Partout, des enfants matelots se disputent comme des chiffonniers, se chamaillent, se tiraillent, se chicanent pour des riens. Chacun tire dans une direction opposée sur les cordages fixés aux grandes voiles, en ronchonnant, en maugréant, en grognant. La mauvaise humeur règne à bord du navire. Loïc n’en croit pas ses yeux, ni ses oreilles. Quel spectacle! » (p. 18-19)
« Plusieurs criaillent à cause des vêtements qu’ils sont obligés de porter, trop grands, pas à la mode ou aux couleurs vraiment laides, et des chaussures trouées qui font mal aux pieds. Chose certaine, tous bougonnent, grognassent ou grommellent leurs doléances en un chœur dissonant. Loïc en a assez entendu. Il élève la voix au-dessus du bêlement des matelots. » (p. 24-25)
- Texte contenant une variété de types et de formes de phrases qui contribuent à la lisibilité de l’œuvre et rendent la lecture dynamique.
« Un matelot plus teigneux que les autres, celui qu’on surnomme la Teigne, justement, les a repérés. En moins de deux secondes, des dizaines de matelots grognons les encerclent en grinçant des dents. Portagne veut faire le brave. Mais dès qu’il fait un pas, le grognement terrible de la Teigne lui fait ravaler la langue et replier les ailes. Il recule derrière Loïc qui, lui, reste calme, car la mauvaise humeur, il connaît ça : c’est laid, mais ça ne mord pas! » (p. 21)
« Arnaud remercie son frère de les avoir libérés mais Loïc insiste que Portagne a accompli le gros de la tâche. Alors, le grand frère lance un sourire complice au petit dragon, qu’il ignorait depuis longtemps.
– Je suis bien content de te revoir, Portagne des Montagnes, dit Arnaud, ému.
Heureux de se retrouver, les deux amis se donnent l’accolade.
– Comment allons-nous rentrer à la maison? demande la Teigne, penché sur la rambarde et fixant la terre tout en bas, qu’il distingue à peine à travers les nuages. » (p. 45-46)
- Nombreuses figures de style (p. ex., comparaisons, énumérations, métaphores, personnifications) qui permettent d’apprécier le style de l’auteur et accentuent le caractère humoristique des échanges entre les personnages.
« Loïc reste bouche bée un long moment, les yeux gros comme des vingt-cinq sous devant cette fabuleuse apparition. Puis, dans sa tête, des rouages se remettent en marche, un déclic s’opère. » (p. 12)
« Alors, tout le monde veut ajouter son grain de poivre. Certains trouvent la soupe trop chaude, d’autres, trop froide. Beaucoup se plaignent du pain trop sec, des légumes moisis, des sauces dégoûtantes et des ragoûts puants. D’autres se lamentent au sujet des lits trop petits ou trop durs, des insectes qui piquent et des bosses qui font mal, des ronfleurs et des brailleurs. » (p. 24)
« L’équipage ne bouge pas, refusant d’obéir. Seul Loïc s’avance courageusement vers le capitaine Baboune, noir de colère.
– Nom de cumulus Rouspetus! Que me veux-tu, vermisseau? C’est toi qui es responsable de cette mutinerie? » (p. 27-29)
« Le soleil, fatigué, tombe lentement à l’horizon lorsque leur père ouvre la porte pour annoncer l’heure du souper. Les deux garçons doivent donc rentrer. […]
Le grand frère hésite un instant, fronce les sourcils. Au même instant, un objet noir traverse le ciel sur le point de s’éteindre pour la nuit, comme une comète sombre et lointaine. » (p. 52-53)
- Séquences descriptives qui apportent des précisions sur les personnages, les événements et les lieux.
« En effet, l’île du Malin Plaisir apparaît de plus en plus clairement. Sur le pont du navire, tout le monde se bouscule pour mieux voir l’île fabuleuse. Aussitôt, la même idée prend forme dans la tête des matelots, qui se lancent tous sur la carte illustrant l’emplacement du trésor. Chacun tire de son côté sur la carte, qui soudain, se déchire en mille morceaux. Chaque matelot se retrouve avec un bout de papier entre les mains. Le capitaine Baboune rit de bon cœur devant ce résultat. Une terrible querelle éclate alors. Chacun blâme l’autre. Loïc élève la voix au-dessus de la mêlée. » (p. 36)
« Loïc et Arnaud se préparent à sauter les derniers. Mais avant, un grognement dans leur dos les force à se retourner. C’est le capitaine Baboune qui tempête contre les traîtres et les mutins qui l’ont abandonné. Il a réussi à mâchonner la vieille chaussette et il s’apprête à se défaire de ses liens. Loïc, Arnaud et Portagne lui font une splendide grimace puis s’élancent à leur tour dans le ciel. » (p. 48)
- Séquences dialoguées qui permettent de mieux comprendre les relations entre les personnages.
« – Écoutez-moi! La carte n’est pas perdue. Vous pouvez recoller les morceaux. Il faudra collaborer, c’est tout. Vous allez devoir travailler ensemble. C’est la seule façon de réussir.
– Ne l’écoutez pas, crie le capitaine. Il vous trompe. Il faut vous disputer.
Les matelots grognons se grattent la tête un instant. La Teigne est le premier à parler.
– Il a peut-être raison, l’asticot. Il faut tout recoller.
– C’est trop compliqué, lance un matelot.
– Pourquoi se casser la tête? ajoute un autre.
– Nous voulons tous le trésor, reprend la Teigne. Pour y arriver, nous n’avons pas le choix : il faut recoller la carte. » (p. 37-38)