Contenu
- Personnages principaux, Anthracite, un chat noir, et Blanc-Bec, une souris blanche, qui se lient d’amitié en dépit de leurs différences.
«Le chat reprend peu à peu connaissance. Il se frotte la tête avec ses pattes, se tourne péniblement vers la souris et marmonne :
– Mmmh… Et c’est quoi, être le plus malin?
– Si tu arrêtes de vouloir me croquer, je te l’apprendrai… Comment tu t’appelles? Moi, c’est Blanc-Bec…
Le chat ne sait plus s’il doit rire ou pleurer de sa situation :
– Moi, c’est Anthracite. » (p. 18-20)
- Personnages secondaires, les amis et la mère de Blanc-Bec, qui rejettent l’idée qu’un chat se joigne à eux, et les amis d’Anthracite, qui n’acceptent pas la présence d’une souris parmi eux.
« Blanc-Bec n’a pas le temps de terminer que des voix de souris lui parviennent de l’intérieur de différentes boîtes :
– Il va toutes nous bouffer…
– Mais non! Puisque je vous dis… essaye d’argumenter Blanc-Bec.
– C’est le diable que tu nous amènes!
– Salope! Traîtresse!
Blanc-Bec ne rit plus, elle a le regard tourné vers le sol. Elle redresse la tête et s’apprête à reprendre la parole, mais une autre voix l’interrompt.
– Va-t’en avec ce monstre! » (p. 32)
« Les chats se mettent à rire.
– L’amitié entre chat et souris, ça n’existe pas!
– C’est contre nature!
– C’est illégal!
– Immoral!
– Une souris, c’est fait pour être mangé!
– Donne-la-nous!
– À l’assaut! » (p. 40)
- Récit à intrigue captivante qui se termine de façon inattendue; thèmes exploités (p. ex., respect de l’autre, préjugé, amitié) incitant le lectorat à réfléchir à l’importance d’accepter les autres tels qu’ils sont et d’apprécier l’unicité de chacun.
- Superbes illustrations caricaturales en noir et blanc, plusieurs d’entre elles étalées sur pleine page et débordant parfois sur la page adjacente; scènes dynamiques incitant le lectorat à en examiner les multiples détails; nombreux éléments visuels (p. ex., lignes de mouvement, idéogrammes, boîtes de nourriture étiquetées) ainsi que divers types de plans (p. ex., moyen, rapproché, gros) et d’angles de vue (p. ex., vue frontale, vue latérale, plongée) créant des effets captivants.
- Mise en page aérée; éléments graphiques (p. ex., tirets, italiques, majuscules, guillemets, points de suspension, lettrines marquant le début du texte de chaque page de gauche et de quelques pages de droite) facilitant l’interprétation du récit; mot de l’auteur au début du livre; renseignements sur l’auteur et l’illustratrice et liste de publications hors collection à la fin.
Langue
- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; mots moins connus (p. ex., batifole, karatéka, ahuri, narquois, sarabande) compréhensibles grâce au contexte et aux illustrations; quelques mots des registres familier et populaire, soit « Ben », « T’as », « Wow » et « Salope ».
- Phrases transformées et phrases à construction particulière; prédominance de phrases déclaratives dans la narration; nombreuses phrases exclamatives et interrogatives dans les dialogues accentuant les émotions des personnages.
« La souris ouvre un de ses yeux rouges et voit le chat s’en aller. Ses moustaches frissonnent, car pour elle le jeu commence. Elle se dresse tout à coup sur ses pattes arrière, place ses pattes avant dans une attitude de karatéka et pousse un cri paralysant super-aigu à la manière des Ninjas.
Le chat, pétrifié, la pupille complètement dilatée, se bouche les oreilles avec ses pattes. Une fois le silence revenu, il se retourne, éberlué, vers la souris et celle-ci l’apostrophe :
– Pourquoi veux-tu me tuer?
– Mmmh… Parce que c’est la loi! réplique le chat.
– Quelle loi? interroge la souris.
– Ben! La loi du plus fort! rétorque le chat. » (p. 12-13)
- Procédés stylistiques (p. ex., énumération, antithèse, onomatopée, comparaison, expression imagée) qui enrichissent le texte.
« Elle saute, roule, se met en boule sans se soucier du danger qui la guette. » (p. 7)
« Un coup de la patte droite et la souris roule à gauche, un coup de la patte gauche et la souris roule à droite sans réaction. » (p. 10)
« – Hi! hi! hi! Tu vois, ce n’est pas toujours le plus fort qui l’emporte, mais le plus malin! » (p. 18)
« – C’est parce que je suis noir comme du charbon. » (p. 20)
« – N’ayez pas peur, il ne vous fera rien; je lui ai raconté une histoire à dormir debout… » (p. 31)
- Séquences narratives, entrecoupées de séquences dialoguées, qui révèlent les sentiments des personnages, reflètent la relation d’amitié qui se tisse entre Blanc-Bec et Anthracite et aident à suivre le fil des événements.
« Blanc-Bec remonte la butte en pleurant et rejoint Anthracite.
– Mmmh! Pourquoi pleures-tu? lui demande timidement le chat.
– La dernière qui a parlé… c’était ma mère.
– Mmmh! Nous ne sommes pas les bienvenus ici. Viens, partons.
– Et pour aller où?
– Chez moi.
Anthracite pousse doucement Blanc-Bec avec sa grosse patte et, côte à côte, ils s’éloignent du bidonville des souris. Ils marchent ainsi un bon moment jusqu’à arriver à une voie de chemin de fer, qu’ils suivent. Blanc-Bec marche sur le rail, tandis qu’Anthracite saute de traverse en traverse. Une certaine joie renaît, la joie de la liberté. » (p. 33-34)
« Les chats se précipitent à nouveau sur Anthracite, qui n’a plus comme seule solution que de battre en retraite. Lentement il recule, toujours sur le ventre, mais en reculant il découvre Blanc-Bec. À sa vue, tous les chats s’écrient en chœur :
– Bouffons-la!
Anthracite ressaute sur Blanc-Bec en rugissant. Il a de nouveau la pupille complètement fermée, les oreilles rabattues par en avant, la queue qui fouette le sol et il s’écrie d’une voix menaçante et diabolique :
– Celui qui la bouffe crèvera d’une mort atroce…
Les chats s’arrêtent.
– Balivernes! Tu veux la garder pour toi tout seul!
Le plus agressif repart à l’assaut, mais tout seul cette fois car les autres restent perplexes. Anthracite affronte son adversaire dans un dernier sursaut et lui dit avec la même voix diabolique :
– Si c’était vrai, je l’aurais déjà croquée… Si je ne l’ai pas fait, c’est qu’elle est infectée par un virus qui nous tuera tous. » (p. 40-41)
Pistes d'exploitation
- Inviter les élèves à raconter, en groupe-classe, l’histoire d’Anthracite et de Blanc-Bec en parcourant les illustrations. Leur montrer la première image, puis commencer l’histoire en exprimant ce qui s’y passe (p. ex., Anthracite regarde Blanc-Bec, qui s’amuse dans les herbes.) Leur montrer la prochaine illustration, puis demander à un ou une élève de poursuivre avec l’histoire. Continuer ainsi jusqu’à ce que toutes les illustrations aient été montrées. Leur proposer, regroupés en dyades, de raconter l’histoire, à l’aide des illustrations, à des élèves des cycles préparatoire et primaire.
- Suggérer aux élèves, réunis en équipes, de créer une saynète dans laquelle les amis de Blanc-Bec accueillent chaleureusement Anthracite OU les amis d’Anthracite souhaitent la bienvenue à Blanc-Bec. Les inviter à présenter leur saynète devant le groupe-classe.
- Poser aux élèves la question suivante : T’est-il déjà arrivé que quelqu’un refuse que tu fasses partie d’un groupe? Inviter celles et ceux qui répondent « oui » à décrire leur expérience et à préciser les sentiments ressentis. Expliquer aux élèves que le rejet est une forme d’intimidation, et mettre l’accent sur la joie que l’on cause aux autres en les acceptant.
- Proposer aux élèves de prendre part à la production collective d’une comptine ou d’une chanson intitulée Oui! à l’inclusion! Les inviter à présenter leur création à la radio étudiante ou au cours d’un rassemblement des élèves à l’école.
Conseils d'utilisation
- Présenter ou revoir les caractéristiques de la comptine ou de la chanson.
- Inciter les élèves à lire d’autres œuvres qui traitent de l’acceptation des différences, telles que Y’a pas de place chez nous et Le mouton qui fait meuh!, dont les fiches pédagogiques se trouvent dans FousDeLire.
Ressource(s) additionnelle(s)
- IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, Maternelle à 4e année, Série : Les belles histoires de Pomme d’Api, Le chat bleu.