- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; vocabulaire simple, emploi de quelques mots nouveaux définis à l’aide du contexte (p. ex., tintamarre, indignation, cacophonie, raz-de-marée, médisance).
« Tous les habitants de la mare veulent savoir si Éloi est coupable ou non. Le ouaouaron soupire, déçu de voir ses amis se retourner contre lui. Maintenant, il en est certain : il n’aurait pas dû demander l’aide de cette fouine. Mais il doit collaborer, sinon il risque d’être accusé et arrêté. » (p. 35)
« – Ma Grétel! répond Carlo Ticrapo dans un sanglot. Elle était souvent déçue, snif, parfois découragée, snif, mais chaque nouvelle idée réveillait son enthousiasme. Elle m’a justement expliqué hier qu’elle venait de rencontrer une perfection de beauté. C’est à ce sujet qu’on se disputait, snif, la nuit dernière… […]
Carlo hésite. Sa révélation risque de soulever l’indignation. Mais on ne sait jamais, cette information pourrait servir l’enquête. » (p. 37-38)
- Texte contenant une variété de types et de formes de phrases qui contribuent à la lisibilité de l’œuvre et agrémentent la lecture.
« – Madame Cannelle, pourquoi, cohâ, accusez-vous Carlo Ticrapo? L’avez-vous vu agresser Grétel Grenouille? Qu’est-ce que…
– Oh là! coupe Joséphine. Une seule personne pose les questions ici. Et cette personne, c’est moi. Compris? » (p. 17)
« Carlo s’extirpe péniblement de sa cachette, les yeux pleins d’eau. Joséphine l’invite :
– Approchez, je vous en prie, monsieur Ticroco. Et donnez-nous votre version des événements. Mais calmez-vous d’abord. À force de pleurer à chaudes larmes, vous allez réchauffer tout le marécage! » (p. 22)
- Nombreuses figures de style (p. ex., énumérations, comparaisons, onomatopées, métaphores) qui facilitent la création d’images mentales.
« Elle dévisage l’imprudent et note sa description dans son calepin en marmonnant :
– Grenouille maigrelette, zébrures rousses, regard sournois… Caneton dodu, duvet taché, l’air simplet… » (p. 16)
« – Grétel était la plus belle grenouille de la mare. Snif! Sa peau verte et lisse brillait comme l’émeraude au soleil, comme le jade au clair de lune. Ses pattes s’étiraient comme les gants de bal d’une princesse. » (p. 23)
« Joséphine la Fouine se rend au bosquet. Les "flic-flac" de ses grandes bottes résonnent dans un silence lourd. Sans un "couac", pour une fois, les habitants de la mare suivent la détective du regard. » (p. 43)
« Une tornade de surprise et de soulagement s’empare aussitôt de la mare. » (p. 45)
- Séquences descriptives qui précisent le lieu de l’action, le temps et les événements.
« Elle écarte quelques quenouilles, puis se penche et tâte le corps de la grenouille. Un examen médical sans doute. Ensuite, elle lui parle! Une prière peut-être? Puis elle la met dans sa poche. Un étrange cercueil tout de même…
Enfin, Joséphine revient, "flic-flac, flic-flac". Et aussi… "couic-couac"! À ce son, Ticrapo saute de la vase comme un ressort. Tous les animaux se dévisagent. Qui a laissé échapper ce "couic-couac"? » (p. 43-44)
« – Gourdette Grozorteil s’est endormie, sa cravate d’algue traînant dans la mare. Cette algue s’est gorgée d’eau petit à petit, lui serrant la gorge peu à peu. Granule Gribouille est tombée sans connaissance et tout le monde l’a crue morte. En fait, elle n’était que… ralentie, comme en état d’hibernation. Je l’ai réveillée en dénouant sa cravate. » (p. 50)
- Prédominance de séquences dialoguées qui témoignent des relations entre les personnages.
« Impossible de poursuivre l’enquête dans ces conditions. D’un coup de sifflet, Joséphine stoppe net cette révolution. Puis elle dit :
– Monsieur Ouachon, dites-moi donc. Êtes-vous jaloux? Avez-vous supprimé Grassette Groseille pour l’empêcher de vous dépasser en obésité?
– COHÂ! suffoque Ouaron, insulté. Obèse, MOI? Jaloux, MOI? Meurtrier, MOI?
Toujours prête à accuser tout le monde, Madame Cannelle demande :
– Pourquoi pas, couin?
– Parce que c’est archiFAUX! hurle Éloi.
– Prouvez-le donc, Éli Moron, tranche Joséphine la Fouine. » (p. 33-35)