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Aquarelles – La Paix comme un Poème

« Aquarelles : la Paix comme un Poème marque une évolution, une intégration de ces images belles et déchirantes qu’il faut un jour ranger tant bien que mal dans l’album-souvenir de sa mémoire. Dans ce nouveau recueil, Lélia Young se laisse davantage tenter par l’humour, par le jeu amoureux, par le milieu ambiant. Dans un fondu enchaîné déroutant les images se pourchassent à travers l’espace, de Tunis à Montréal, de Toronto à Jérusalem. Ses vers tentent d’agacer dans la même aquarelle le kayak et la chaleur des mers grâce à une Sedna métamorphosée. Créant dans la paix intérieure généreusement, sa voix s’inscrit et se métamorphose sur les aquarelles de nos exils. »  (Suzanne Legault)

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

 

À propos du livre

Contenu

  • Textes poétiques en vers libres, de formes variées, accompagnés de quelques poèmes de langue anglaise de divers auteurs; ponctuation absente, sauf dans la prose.

    « Être comme la fleur qui s’ouvre le matin
    enchâssée dans l’humeur docile du jour
    prête à tendre ses pétales sur l’épaule de l’air
    ses rainures redressées tel un clin d’œil au passant » (p. 20)

    « Un vieil arbre n’a de sourire à offrir au passant qui cueille ses mûres. Elles jonchent d’une inertie inscrite l’herbe estivale. Sous le relief de l’œil, l’écriture imprévisible du temps laisse déceler les diverses langues d’un tronc qui a taillé le caractère de sa vitalité sur cette vigueur bruissante burinée dans sa nudité. » (p. 22)
     

  • Recueil dans lequel se côtoient une poésie créatrice d’images et une poésie plus personnelle évocatrice de sentiments et de dénonciations.

    « Les pétales du tournesol se rabattent comme un fléau d’étincelles brûlant l’œsophage de la nuit et ulcérant les pommettes du jour. Nulle part n’allait nulle part, le silence s’abattait parmi les gens familiers. » (p. 28)

    « J’ai posé mes yeux sur les mendiants de l’univers
    et ils sont riches à en pleurer
    Avant que le temps ne s’écourte
    comment semer les graines de la réparation » (p. 42)
     

  • Versification sans modèle de rimes défini sauf la rime suivie occasionnelle.

    « L’insécurité retourne le sol des membres associés
    à une production désincarnée » (p. 34)

    « Mon corps parcourt un sol fertile et étranger
    où des aveugles cherchent en vain à parler » (p. 50)

Langue

  • Registres soutenu et courant dans l’ensemble de l’œuvre.

    « L’enclave démoniaque échouée
    Le Vaillant dans la rame hébraïque est devenu Prière » (p. 21)

    « Ne regardez pas en ma direction
    Je suis ailleurs
    Je ne suis que la cicatrice d’une mendiante » (p. 24)

    « Elle redoute l’homme militant
    Il livre sa vie aux rapaces
    pour un hymen qui n’offre de couleur
    Ce trou noir de l’ignorance
    cultive toutes les perfidies » (p. 59)
     

  • Univers poétique de l'auteure caractérisé par l'emploi de nombreux procédés stylistiques (p. ex., comparaison, accumulation, métaphore, périphrase).

    « L’énergie comme un barrage fait défait et refait par la pensée le visage des siècles » (p. 29)

    « Comme un poisson
    dans l’eau corsaire d’aujourd’hui
    elle se démène
    Mère rebutée
    à court d’eau
    cherchant à éloigner
    le pain rassis de sa bouche » (p. 49)

    « Fatima la passion de l’Éden
    en la bouche d’une femme
    Fatima l’espoir d’une humanité retranchée » (p. 54-55)
     

  • Champs lexicaux se rapportant aux thèmes traités dans l’œuvre (p. ex., l’indigence, la Terre, l’émancipation de la femme).

    « C’est chez nous ici
    Une terre céréalière adoucie de raisins
    au coucher de soleil bleuté d’une richesse argentée
    une fertilité encore forte de sa voix enveloppée » (p. 19)

    « J’ai posé mes yeux sur les mendiants de l’univers
    et je vois leur mendicité s’accoutrer d’arrogance […]
    ils avaient comblé leur soif à la fontaine des pillards
    et à la veille de mourir ils n’avaient plus de mémoire » (p. 42)

    « Je t’ai vue Femme
    regardant du haut de ta toison […]
    et dénonçant la perfidie
    l’usurpation de la connaissance et l’imposture » (p. 44)

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves (à partir de la Table des poèmes (p. 65-66)) de choisir les trois titres de poèmes qui leur semblent les plus évocateurs et après en avoir fait une lecture approfondie :
    – De définir les thèmes qui y sont traités.
    – De faire une analyse comparative des poèmes choisis avec des poèmes de formes plus classiques.
    – D'interpréter un des poèmes choisis en se servant d’un autre mode d'expression artistique (p. ex., le dessin, la vidéo, la musique, le monologue).

Conseils d'utilisation

  • Lire la préface de Suzanne Legault avant l’étude de l’œuvre.
  • Revoir les règles de la poésie classique (p. ex., la régularité des rimes et des rythmes) avant d’entreprendre la lecture de l’œuvre.
  • Plutôt que de faire l'étude intégrale de l'oeuvre, favoriser une approche individualisée ou en petits groupes pour faire l’étude de poèmes choisis.