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Ma mère, ma fille, ma sœur

Ma mère, ma fille, ma sœur nous plonge au cœur du drame personnel d’une adolescente d’origine kabyle vivant en France, déchirée entre les valeurs traditionnelles berbères et celles de son pays d’accueil. Ce récit autobiographique nous éclaire sur une réalité mal connue et rarement exprimée par ces femmes - mères, filles et sœurs -, victimes innocentes des traditions arabo-musulmanes.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Un personnage principal qui raconte sa vie de femme jusqu’à l’âge de 25 ans; entre autres, son mariage arrangé par sa mère et la mère de son futur époux; personnages secondaires nombreux qui jouent divers rôles dans la vie de la narratrice.

    « Très tôt, je me suis rebellée contre l’ordre établi, mais je savais que la lutte serait dure et solitaire. » (p. 12)

    « J’appris au fil de la discussion que cette femme avait un fils en âge d’être marié : c’était l’objet de cette visite incongrue. Ce jeune homme se préparait à devenir un expert comptable; il était donc un "bon placement". Issue d’une famille aisée, je ne pouvais pas, selon mes parents, être mariée à quelqu’un de condition modeste, ni à quelqu’un qui vivait en Algérie. » (p. 21)

    « Ma famille d’accueil se composait du père, de la mère et de deux enfants : une fille de douze ans environ et un garçon d’une quinzaine d’années. » (p. 110)
     

  • Autobiographie de Mila Younes, jeune femme déchirée entre les valeurs traditionnelles berbères et celles de son pays d’accueil, la France.

    « Or, dans la culture où j’étais née, une femme ne s’appartenait pas et ne pouvait aspirer à vivre sa vie. » (p. 101)

    « Ma vie continuait entre mes activités syndicales et les fins de semaine avec mon fils, qui me procuraient beaucoup de bonheur. » (p. 151)
     

  • Séquences descriptives nombreuses qui permettent de comprendre l’état d’esprit des personnages et la réalité de ces femmes vivant selon les traditions arabo-musulmanes.

    « J’avais entendu toutes sortes d’histoires, au sujet de ces femmes impropres, impures, fantaisistes qui étaient répudiées parce que lors de la nuit nuptiale, l’époux découvrait qu’elles n’étaient plus vierges. […] À l’occasion, un père tuait même sa fille pour sauver son honneur. » (p. 24)

    « Je n’étais pas libre, je devais concevoir d’autres enfants. Idriss n’était plus le même non plus. […] nous étions les acteurs de notre malheur et sa mère était le chef d’orchestre. » (p. 92)
     

  • Narratrice participante, racontant sa vie, ses expériences.

    « Quelques années s’étaient écoulées depuis ce premier voyage en Algérie, mais le souvenir en demeurait omniprésent. Il m’avait, entre autres, permis de bien connaître la culture et l’enjeu de ce mariage que l’on m’imposait à 17 ans et demi. » (p. 51)

Langue

  • Registre courant dans l’ensemble de l’œuvre.

    « Les femmes de la maison nous accueillirent chaleureusement. Je faisais la connaissance d’une partie de ma parenté, des [sic] mes tantes et de mes cousines. » (p. 42)
     

  • Champ lexical évocateur des thèmes de la guerre, de la violence physique, des pressions culturelles.

    « Elles se remémorèrent les frères et les cousins morts durant la guerre d’Algérie. […] La mort de leurs proches n’avait-elle pas permis la libération de leur pays ? » (p. 21)

    « Mon père, ma mère et mon frère aîné se jetèrent sur moi, me rouant de coups. » (p. 102)

    « Si une femme remettait en cause son père, son mari, son frère ou un homme, celui-ci serait considéré comme un être faible. Il serait la risée du village et de son clan. Il perdrait sa crédibilité. En même temps, les femmes se discréditent souvent entre elles. » (p. 119)
     

  • Style réaliste propre à la narration des faits de l’autobiographie.

    « Mon fils changeait de jour en jour. C’était très drôle de voir ce petit être prendre forme, découvrir sa personnalité. » (p. 86)

Pistes d'exploitation

  • Amorcer une réflexion, à partir de l’œuvre lue, sur les valeurs culturelles, sociales et individuelles, le mariage obligé et ses conséquences, les aspirations personnelles, la quête du bonheur, l’abus sexuel et ses conséquences.
  • Résumer, dans un cours d’histoire, les événements majeurs et les conséquences de la guerre d’Algérie, de ses débuts à aujourd’hui.
  • Discuter des différences et des ressemblances entre une autobiographie et un roman en tant qu’œuvres littéraires.

Conseils d'utilisation

  • Situer l’œuvre dans son contexte historique, social et culturel.
  • Porter une attention particulière aux élèves nouvellement immigrés ou qui sont au pays temporairement et qui peuvent éprouver de la difficulté à s’intégrer dans leur nouveau milieu.
  • Comparer les traditions kabyles et occidentales afin de mieux les comprendre et de mieux les apprécier.
  • Discuter de la difficulté pour une personne, telle la mère de Mila, de vivre dans un pays d’adoption tout en conservant des traditions du pays d’origine.