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Frères ennemis

1914. La Première Guerre mondiale éclate. L’Europe est à feu et à sang et le Canada est entraîné dans le conflit. Pendant que les Canadiens français sont encouragés à partir pour le front, Henri Bourassa, avec Le Devoir, s’engage dans l’opposition active à la conscription et à la participation à la « guerre de l’Empire ».

À Montréal, les jumeaux Lionel et Armand Couture partagent depuis toujours une belle complicité. Tous deux sont passionnément attachés à la « race » canadienne-française mais, comme leurs compatriotes, ils hésitent entre le soutien à apporter aux Français et la lutte pour défendre leurs droits face aux « Anglais ». Doivent-ils aller en Europe se battre au coude à coude avec les cousins français? Doivent-ils plutôt rester au pays où des luttes urgentes les attendent? Devant ces questions, ils choisiront chacun son [sic] camp. L’affection qui soude les jumeaux sera alors soumise à de rudes bourrasques et, quand ils feront la connaissance de Justine, une belle Montréalaise qui fait battre leur cœur, leur drame personnel viendra se superposer au drame historique qui agite tout l’Occident…

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Deux personnages principaux (Armand et Lionel), dont les vies gravitent d’abord autour de la préservation de la "race", et de nombreux personnages secondaires qui, tous, vivront les effets de la Première Guerre mondiale.

    « Dans son esprit, nul doute, nulle hésitation : il démissionnerait de son poste de comptable à la Montreal Street Railway Company et se joindrait à l’équipe du Devoir, où il se sentait chez lui et où il partageait, avec Pelletier, Héroux, Bourassa et les autres, l’amour de la race canadienne-française et du pays que la Providence lui avait donné. » (p. 73)

    « Ce silence de son frère, Armand ne pouvait plus en douter maintenant, était bien le signe d’un refroidissement plus profond. Il en souffrit beaucoup. Leurs choix respectifs, si divergents, commençaient à déteindre sur l’essence même de leur relation, sur l’affection qui les unissait. » (p. 141)
     

  • Plusieurs descriptions imagées qui permettent de connaître davantage les lieux, la guerre et les réactions des personnages dans de nombreuses situations tout au long de l’intrigue.

    « Nous arriverons à Halifax dans une heure. Déjà, on voit nettement la côte de la Nouvelle-Écosse. La dernière fois, c’était il y a quatre ans, et j’étais debout sur mes jambes, appuyé à la rambarde, et je chantais à pleins poumons… » (p. 69)

    « Les Canadiens français trébuchaient dans le sang, s’empêtraient dans des bras ou des jambes qui gisaient là comme un jeu de quilles renversées.
    C’étaient les cadavres des Anglais qui avaient mené, la veille, leur dernière attaque, et des Allemands qui les avaient repoussés. » (p. 162)
     

  • Narrateur omniscient qui utilise, entre autres, le discours direct et la lettre pour faire connaître les pensées et les sentiments des personnages.

    « Esioff fit mine d’écarter la saillie d’Arthur d’un geste désinvolte de la main, mais il se rengorgeait en souriant d’un air vaniteux. » (p. 77)

    « M. Couture, honteux d’avoir montré un moment de faiblesse, reprit son air sérieux, tout en pontifiant :

    -Tu en es sûr, mon garçon? » (p. 103-104)

    « Je sais que cette nouvelle va être difficile pour toi, en plus de tout ce que tu vis dans ces tranchées. » (p. 241)
     

  • Narrateur participant pour certaines séquences narratives en italique, séquences qui nous permettent de connaître l’état d’esprit d’un des personnages principaux vivant les traumatismes psychologiques de la guerre.

    « Les hurlements me cassent la tête. Je me bouche les oreilles des deux mains pour ne plus entendre, mais les cris augmentent, ils m’enveloppent de partout… » (p. 341)

Langue

  • Registre le plus souvent courant, même dans les dialogues.

    « De jeunes dandys, à l’élégance voyante et maniérée, se mêlaient aux messieurs graves, dont certains portaient des redingotes et des hauts-de-forme. » (p. 40)

    « – Et nous n’avons aucune idée de sa blessure?
    – Aucune… Lui-même, contrairement à la première fois, n’a rien écrit. Ce mystère est… angoissant. » (p. 49)
     

  • Structures syntaxiques et figures de style variées (énumération, comparaison, personnification, métaphore) qui permettent d’apprécier le style de l’auteur.

    « La forêt autour de lui frissonnait sans cesse. Il tressaillait chaque fois qu’une branche craquait, que des feuilles agitées par le vent chuchotaient dans l’ombre. » (p. 9)

    « Lionel les voyait de loin, la respiration rauque, la tête rejetée en arrière, la bouche grande ouverte comme des poissons hors de l’eau… » (p. 249)
     

  • Vocabulaire relié aux thèmes de la mort, de la guerre et de la justice pour les Canadiens-français.

    « Mais de là à devenir spotter, à dénoncer ses frères de race aux Anglais! Quant à l’autre, la police montée, ça devait être un orangiste de l’Ontario, l’un de ces chiens enragés qui haïssaient les Canadiens et voulaient étouffer partout leurs droits! » (p. 14)

    « Ce fut un moment terrible. Il n’y avait personne dans le boyau, mais les Canadiens, en se relevant et en essayant d’avancer, s’aperçurent qu’ils pataugeaient dans un liquide gluant et qu’ils heurtaient des objets mous. C’étaient des cadavres qui nageaient dans un véritable ruisseau de sang. Certains étaient complets, d’autres n’avaient plus de tête ou de membres. » (p. 162)

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves de faire une recherche sur le rôle de la presse écrite au Canada lors de moments historiques comme la conscription, la crise économique, le Règlement 17.
  • Inviter les élèves à écrire un éditorial pour ou contre le devoir de tout citoyen de défendre son pays en temps de guerre en s’engageant dans l’armée.
  • Demander aux élèves de dresser une liste des personnages historiques mentionnés dans l’œuvre et d’étudier leur rôle dans l’histoire du pays.

Conseils d'utilisation

  • Préparer une carte géographique des lieux abordés dans le roman afin de tracer les trajets suivis par les personnages.
  • Créer une chronologie illustrant les événements importants dans la vie des personnages principaux.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 11e et 12e année, Série : Panorama – Auteurs de chez nous, Auteurs – Fahmy, Léon.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 7e à 12e année, Série : Histoire Max, À la guerre!