- Un personnage principal, Armide, prince d’un monde féerique, entouré de nombreux personnages secondaires parmi lesquels Robyau, le Roi de Torrelaure, Merboeuf, Pernette la Jolie et la comtesse Mahaut.
« – Gardez-vous à gauche! cria Armide en éperonnant son cheval.
Il était encore chétif pour un chevalier, mais il avait changé son corps pour étirer sa taille le plus possible. Il était le prince de Torrelaure, que diable! » (p. 9)
« – Robyau de la Pierre-Fixte, messire!
La voix interrogative du veilleur retentit au-dessus de lui :
– Le fils de Perrin le sabotier?
– C’est bien ça, messire. » (p. 14)
« Le roi de Torrelaure était un avéreur. Son talent lui permettait de déceler les choses cachées et de les faire apparaître au grand jour, de retrouver les choses perdues, deviner les mensonges et faire surgir les sources. Il pouvait même tirer la vérité des plus habiles diplomates, ce qui était un atout précieux pour un roi. » (p. 27)
« – Je suis Merbœuf, tombeur et jongleur pour cette honorable compagnie, dit-il, mais tu as été aperçu par Pernette la Jolie, notre trouvère. » (p. 43)
« La comtesse avait la réputation d’être généreuse envers ceux qui la servaient. » (p. 69)
- Narrateur omniscient relatant une histoire se déroulant dans deux mondes parallèles : la France du Moyen Âge et un monde imaginaire, moyenâgeux lui aussi, mais féerique; nombreuses séquences dialoguées donnant vie aux personnages et aux événements.
« À l’entrée, Armide découvrit d’abord le gibet du seigneur, instrument de sa haute justice. Un bout de corde effilochée pendait de la poutre transversale. Des mandragores racornies poussaient autour des montants. » (p. 57)
« Armide s’approcha avec circonspection. En terre immortelle, il avait connu les canetons des basses-cours, les renardeaux ramenés par les chasseurs, les poulains des écuries de Torrelaure et les chiots des chenils de Torrachal… Mais c’était la première fois qu’il voyait un petit d’homme. […]
Cependant, quand Armide fit mine de s’approcher, l’enfantelet détourna la tête. Sentait-il que le jouvenceau venait d’un pays où il n’y avait pas de bébés et où il n’y en aurait jamais? » (p. 65)
« – Tu as l’air d’une fille, murmura-t-il en disant la première chose qui lui vînt à l’esprit.
– Non, c’est mon corps d’ange, répondit gravement l’inconnu. Je ne suis ni fille ni garçon. […]
– Un ange… […]
– Il n’y a pas de quoi s’extasier, répliqua l’ange avec une pointe d’agacement dans la voix. C’est le corps le plus simple que je pouvais prendre. En terre mortelle, c’est le corps le plus faible qui soit. Le plus rapide à s’user, comme le beau linge qui se déchire plus vite que la futaine. Pourquoi donc crois-tu que les anges de vos légendes ne font jamais que passer en terre mortelle? » (p. 88-89)
- Récit fantastique se déroulant au XIIe siècle, suivant l’ordre chronologique, mais comptant quelques retours en arrière éclairant certains faits et précisant le vécu des personnages; indications facilitant les repères dans le temps et l’espace.
« Ce jour-là, le roi de Torrelaure affrontait les escadrons de la Dame Blanche. Et son fils unique guerroyait avec lui, jamais loin du premier rang. […]
Le roi son père menait un escadron plus au nord, au-dessus de la Forêt de Gâtine… » (p. 7)
« L'après-midi était aussi largement grugé qu'une miche de pain oubliée près d'un trou de souris. » (p. 54)
« Tout petit enfant, Armide avait joué à cache-cache dans les vergers, pendant que les adultes tenaient de joyeux bals costumés sur les berges de la rivière, au son des airs joués par les ménestrels assis sur de grands cygnes apprivoisés au milieu des flots. Devenu adolescent, il avait chassé le sanglier dans les combes environnantes pour la première fois l’an dernier. » (p. 57)
- Carte géographique de Beausse (p. 6) permettant au lectorat de situer les endroits cités dans le roman.