- Un personnage principal, Léon Paradis (le curé de la paroisse), entouré de nombreux personnages secondaires parmi lesquels Maria Dolasol (une adolescente enceinte), Todore Lajeunesse (un vieil alcoolique), Rachel de la Tourelle (une jeune bourgeoise hautaine) et Jack (un terroriste à la coiffure multicolore).
« CURÉ : (À part, contrarié.) Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu? Les Sénateurs mènent deux à zéro!… Au moins, j’ai la radio dans la sacristie pour me tenir au courant. (Regardant Maria.) Ça pourrait être long… (S’approchant.) Tiens, ma petite. (Elle prend la tasse.) Cesse de pleurer; ça doit pas être si grave que ça.
MARIA : (Hoquetant elle prend une gorgée, puis regarde le curé.) J’attends un bébé, Padre León. » (p. 16)
« TODORE : Cré nom! Il y a bien du monde ici… Hic… Avoir su qu’il y avait un party, je serais venu de bonne heure… Hic… (Il fait quelques pas vers les jeunes.) Bonsoir… (Il rote.) Je m’appelle Todore Lajeunesse, retraité… Hic… » (p. 29)
« RACHEL : Je me présente : Rachel de la Tourelle, dite de la Mortagne, descendante directe du sieur Eiffel lui-même, diplômée de la Sorbonne et agrégée de l’université de Rome, docteure en génie mécanique et en génie civil, experte en édifications de béton armé et inventrice des panneaux préfabriqués en polymère résistant aux secousses sismiques de 7,8 à l’échelle de Richter, et… fille unique du baron de Lahontan de la Tourelle. » (p. 39)
« JACK : (Dirigeant son arme vers la figure du curé.) The next one is for you. » (p. 44)
- Intrigue progressant rapidement grâce à des rebondissements inattendus provoqués par les entrées en scène successives des personnages secondaires.
« MARIA : (Hors scène, côté jardin.) Padre León! Padre León! Êtes-vous là?
CURÉ : (S’arrêtant net et criant.) Oui, je suis là, mais je m’en vais! » (p. 12)
« ERNEST : (Hors scène.) Il y a quelqu’un?
CURÉ : Sapristi! Encore?… On entre à n’importe quelle heure ici?… (Il crie.) On est fermé!
ERNEST : (Toujours hors scène.) Mais non, c’est ouvert!
CURÉ : (Criant toujours.) Je vous dis qu’on est fermé, c’t’affaire! Avez-vous vu l’heure?
ERNEST : (Hors scène.) Justement, je me cherche un endroit pour dormir. » (p. 21)
- Trame se déroulant sur une soirée, respectant l’ordre chronologique, mais comptant quelques retours en arrière.
« BÉATRICE : Ça fait longtemps qu’il est ici?
MARIA : Il est arrivé à neuf heures à peu près… » (p. 63)
« BÉATRICE : Ah! tu es enceinte! Ces hommes-là, je ne les comprendrai jamais… Tiens, moi, il y a de cela plusieurs années, j’aimais un homme… Puis, un jour, je décide de m’inscrire à l’Académie des… forces constabulaires et de devenir… euh… gendarme… Et il est parti, lui aussi… (p. 67)
« CURÉ : Bon! (Prenant les appareils de Béatrice.) Il est temps d’aller se coucher! Il doit pas être loin de onze heures, onze heures et demie, avec tout ce remue-ménage… Si au moins les Canadiens avaient gagné! Mais non, il fallait que les Sénateurs comptent dans la dernière minute de la période supplémentaire… (Levant les yeux vers le ciel.) Seigneur! Vous devez sans doute m’aimer beaucoup pour m’éprouver ainsi un samedi soir!… » (p. 80)
- Comique de gestes et de situations.
« CURÉ : (Apeuré en voyant le revolver, il laisse tomber les couvertures.) Môman! (Il se met à marcher en rond en tremblant.) Môman! viens chercher ton petit Léon! (Jack tire un coup dans les airs.) Ayoye! (Simultanément, le curé se jette à terre, la tête enfouie dans les mains, Todore fait entendre un grognement et se retourne, tandis qu’Ernest se lève en sursaut.) » (p. 38)
« TODORE : C’est ma femme qui a perdu la tête!
AMANDA : La tête? Ah! J’ai perdu la tête, mon Todore? (Elle s’approche de son mari.) Je vais te montrer, moi, qui va perdre la tête! (Elle s’élance pour le frapper, mais Todore se penche; elle le rate et pivote sur elle-même. Todore se retrouve derrière elle : il l’immobilise de ses deux bras.)
TODORE : Je l’ai! » (p. 58)
« Puis le curé traverse la scène suspendu au bout de la corde, comme le fait Tarzan pour se déplacer d’un arbre à l’autre à l’aide d’une liane… » (p. 60)
- Thèmes d’intérêt pour le lectorat visé (p. ex., grossesse à l’adolescence, kidnapping) présentés sur un fond d’humour.
« CURÉ : (Abasourdi.) Quoi? Tu es enceinte? Comment tu as fait ça?… Non, laisse faire, qu’est-ce que je dis là?… (Après un moment.) Es-tu certaine que tu es enceinte? (Maria fait signe que oui.) Est-ce que c’est Pierre le père? (Même jeu.) Est-ce qu’il le sait? (Même jeu.) Comment a-t-il pris ça? (p. 16)
« RACHEL : Il m’a enlevée au sortir de mon bureau, puis nous nous sommes promenés en voiture pendant un bon bout de temps. Enfin, il s’est arrêté ici. Je crois qu’il veut une rançon, mais je n’en suis pas certaine. » (p. 40)