- Roman d’aventures et de science-fiction composé de 18 chapitres titrés.
- Un personnage principal, Victor Falaquet, adolescent en crise, entouré de nombreux personnages secondaires parmi lesquels Alma Bénéteau (sa mère), Virac Lefranc (le directeur d’un organisme humanitaire) et Lucie Thibideau (une jeune Cajun).
« Quand il fait une balade tout seul, Victor, de nature athlétique, règle son vélo à deux ou trois niveaux supérieurs. » (p. 10)
« Il ne veut même pas savoir vers quel bout du monde sa mère, une des médecins les plus expérimentées de l’organisme d’aide humanitaire Fraternitas, va s’envoler cette fois. Alma, qui avait pourtant promis de n’accepter qu’une mission à l’étranger par année, vient à peine de rentrer d’un séjour de trois mois dans un hôpital établi pour les réfugiés de la steppe russe. » (p. 13-14)
« Alma étudie le visage de Virac Lefranc à l’écran de son bureau. La suggestion du directeur de Fraternitas est à la fois brillante et complètement insensée. » (p. 20)
- Narrateur omniscient racontant les mésaventures de Victor et de sa mère, coincés malgré eux dans une ville en guerre dirigée par des militaires imbus de leur pouvoir.
« Ainsi, après l’épuisement des ressources mondiales pétrolières, les États-Unis avaient basculé dans le désordre. L’effondrement du gouvernement central et de ceux des cinquante-deux États du pays avait engendré une violente anarchie. Les États-Unis étaient devenus des territoires occupés par une centaine de villes désunies et ingouvernables. Certaines de ces mégalopoles avaient créé des corps armés commandés par des seigneurs de la guerre se battant les uns contre les autres pour consolider ou étendre leurs zones d’influence et leur accès aux ressources vitales. » (p. 30)
« Depuis son arrivée à Houston, la souffrance et la maladie qui sévissent autour de lui dépassent ses pires cauchemars. Malgré sa fierté d’avoir contribué un tant soit peu aux efforts de Fraternitas, il regrette de plus en plus d’être venu dans ce pays de misère. La dure réalité de cet endroit ravagé par la guerre ne cesse de le bouleverser. Même s’il n’ose pas le dire à sa mère, il voudrait repartir, retrouver le confort et l’insouciance de sa vie torontoise. » (p. 48)
« Victor est sous le choc. Si même les jeunes filles se font recruter pour faire la guerre, comment peut-on espérer en arriver à une paix durable dans ce coin malsain du monde? Il a subitement peur pour Lucie, peur pour sa mère, et peur pour lui-même. » (p. 53)
- Nombreuses séquences descriptives relatives à la technologie futuriste et aux atrocités causées par la guerre; courtes séquences dialoguées permettant de saisir les motivations et les pensées des personnages.
« Il enfile son vétex qui s’est autonettoyé au cours de la nuit. Les cellules compactes du tissu spécial, quand elles ne sont pas en contact avec un corps humain, suppriment automatiquement tous les éléments étrangers, dont la sueur et la saleté. Ainsi, pour "laver" son vétex, il suffit de l’enlever une heure ou deux. » (p. 40)
« L’efficacité de la mine antipersonnel perfectionnée par Dougal et son équipe l’épate. En fait, leur nouvelle arme n’est plus simplement un petit engin explosif caché sous la terre et déclenché par le poids du malheureux qui le foule avec son pied. Les techniciens ont réussi à mettre au point des appareils de champ de minage, soit deux minuscules boîtes émettrices placées à une vingtaine de mètres l’une de l’autre. Un signal électrique reliant les deux émetteurs crée un champ de dix mètres carrés. Dès qu’un être vivant y pénètre, les appareils détectent son mouvement et décochent alors une charge explosive jusqu’à la victime. Tout comme dans le cas de son prédécesseur, la mine antipersonnel, la charge est dosée de façon à blesser et à mutiler les membres, notamment les jambes, plutôt qu’à tuer. » (p. 59-60)
« – Tu ne voudrais pas aller à l’école, ou apprendre un métier?
– L’école! prononce Lucie avec mépris. Il n’y en a plus ici. Et même s’il y en avait, qu’est-ce que je pourrais y apprendre qui me serait utile?
Victor considère le reste de son cornet. Il n’a plus tellement faim.
– De toute façon, je ne risque pas grand-chose dans les forces armées, dit enfin Lucie après un long silence. » (p. 68-69)
- Intrigue suivant l’ordre chronologique, mais comptant quelques retours en arrière; ellipses narratives permettant d’escamoter des pans de vie plus ou moins longs (p. ex., ellipse de 14 ans entre les deux derniers chapitres).
« Suivre ce parcours rappelle à Victor ses leçons d’histoire et, invariablement, le pousse à rêver au passé, même à visualiser les Autochtones et le premier Européen à visiter cette partie du continent, Étienne Brûlé, descendant la rivière dans des canots en 1615, voilà quatre cent soixante et onze ans. Le jeune Français, de vingt-trois ans à l’époque, serait sans doute bien étonné de voir la transformation de ce territoire en bordure du lac Ontario. Jadis inhabité, il comprend, aujourd’hui, plus de dix millions d’habitants. Il y en aurait probablement même davantage si, dans les années 2050, le gouvernement n’avait pas imposé une limite à la population dans cette zone urbaine. » (p. 11)
« Deux semaines se sont écoulées depuis le retour du fugueur à la maison. L’adolescent est ravi, non seulement d’entamer via l’espace un voyage jusqu’au sud du continent nord-américain, mais aussi d’avoir l’occasion d’écrire un nouveau chapitre dans sa relation avec sa mère. » (p. 25)
« L’an 2100
Contempler le globe bleu inspire autant de fascination à Victor que lorsqu’il avait quatorze ans. À chaque fois qu’il monte dans un ascenseur céleste et embarque dans une navette spatiale, le jeune homme se rappelle la singulière aventure vécue avec sa mère à Houston. » (p. 175)
- Thèmes universels d’intérêt pour le lectorat visé (p. ex., abandon, entraide, eau et amitié).
« "Pourquoi elle m'a mis au monde si elle n’a pas le goût de vivre avec papa et moi? se demande le garçon pour la énième fois. Je dois être un simple accident, un enfant non planifié. Quelle ironie : ma mère, la médecin archicompétente, tombée enceinte malgré elle!" » (p. 14)
« "De l'eau contre des blessés, quel marchandage!" Virac garde son indignation pour lui-même. » (p. 118)
« Depuis que Sylva l’a mise au fait du malheur de Victor, elle n’a qu’une idée en tête : tirer son ami de là. » (p. 124)