- Récit autobiographique, accompagné de lettres, reflétant 40 ans d’un amour conjugal enrichi par d’innombrables voyages aux quatre coins du monde.
« Micheline me fit tout de suite belle impression. Une forte impression. Pour quelqu’un qui n’avait pas dix-huit ans, elle affichait une personnalité remarquable. Elle avait été grande lauréate d’un concours ontarien de français. Toute jeune, douce, intelligente, alerte, vive, un soupçon de timidité dont on pouvait se méfier, un grand goût de vivre. » (p. 13)
« La chaleur de la chair canadienne attire toutes les bibites de Badalabougou (la case au bord de l’eau, en langue bambara). Je t’aime. C’est affreux de n’être pas avec toi, de ne pas regarder avec toi les îles vertes mangées par le Niger, les bestioles au jardin zoologique de la ville, le souk (marché). » (p. 100)
« Je souris profondément à ces quarante années, à cette vie qui a pris la forme d’une double vie. Que serions-nous devenus l’un sans l’autre, si nous ne nous étions pas rencontrés? Nous nous serions débrouillés différemment, bien sûr. En combinant nos vies, nous avons vécu des choses intéressantes, passionnantes, des instants magiques, qui ont fait de nous ce que nous sommes. Nous en avons fait une longue histoire d’amour. » (p. 209)
- Point de vue narratif double, celui de l’auteur et celui de son épouse qui, grâce notamment au discours direct rapporté, à des interventions et à des lettres, précise le portrait du couple.
« Je rentre chez moi, encore remué par cette rencontre imprévue. Quelque chose s’est produit. Quelque chose d’important. J’essaie d’y voir clair. Je pense à ce qui s’est passé. » (p. 14)
« De son côté, Micheline aussi avait ses propres aspirations, qu’elle raconte ainsi :
Moi, je rêve de liberté, d’aller au-delà de l’horizon, d’explorer les merveilles de la terre, de goûter à tout ce que la vie peut nous offrir. Je veux ne rien perdre, tout voir, tout apprendre, tout comprendre, vivre au bout, au-delà de mes limites. Comme j’ai soif d’espace! Le milieu dans lequel j’ai grandi me semble si étroit, si restreignant. » (p. 19)
« 16 juillet
[…] Avec toi, je me sens vraiment dans mon élément naturel. Si j’ai envie de danser, je danse; chanter, je chante sans que ta présence me mette mal à l’aise. » (p. 102-103)
- Séquences textuelles abondantes présentant entre autres le contexte sociohistorique et les nombreux déplacements entrepris par l’auteur et sa compagne.
« Les carrières communément offertes aux femmes à l’époque (enseignante, religieuse, infirmière, épouse, mère de famille) ne l’attiraient pas, elle voulait autre chose. » (p. 11)
« Le budget de Micheline était encore plus maigre. Durant sa première année à l’université, ses revenus se chiffraient à 1 300$. La moitié servait à couvrir les frais de scolarité et de résidence, lui laissant, par mois, cinquante dollars pour la nourriture et douze dollars pour les autres dépenses. » (p. 12)
« Le rythme de notre vie a aussitôt changé, et pas seulement à cause du nouveau travail. Comparée à Ottawa ou à Montréal, Buenos Aires était vraiment une grande capitale, démesurée, riche de densité humaine, d’activités, de rencontres. J’avais passé mon enfance dans un faubourg de la ville, mais elle avait grossi et je la voyais maintenant avec des yeux d’adulte. Tout un monde à explorer, à découvrir. Une expérience vitale, pour Micheline et pour moi. » (p. 168)
- Récit divisé en 18 chapitres titrés suivant l’ordre chronologique, mais avec quelques retours en arrière et de nombreuses ellipses de temps; évocation d’événements et de rencontres le plus souvent datés, permettant de bien les situer dans le temps.
« Commençons par la genèse de la rencontre. Durant ma première année à l’Université d’Ottawa, en 1965, à la faculté des Sciences sociales, je m’entendais bien avec une camarade, Georgette, qui venait du nord de l’Ontario. » (p. 10)
« En 1943, la loi française accordait la nationalité en vertu du sang. Mes parents n’étant pas français, je n’avais pas reçu la nationalité française. » (p. 66)
« Nous voici à Ottawa depuis cinq ans. […] De 1987 à 1992, elle a suivi le dossier Japon de près, montrant clairement son intérêt pour cette affectation. » (p. 195)
- Photos, en noir et blanc, regroupées en trois séries de quatre pages, illustrant divers moments-clés de la vie de l’auteur et de sa femme.