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Le dernier roi faiseur de pluie

Il y a moins d’un siècle régnait encore, au cœur de l’Afrique, le roi ascète dont le rôle principal était de régler la circulation des nuages. Le dernier roi faiseur de pluie recrée la vie de celui qui clôtura la lignée de ces monarques bantous qui pliaient le ciel à leur volonté, en dégonflant les nuages afin que la pluie féconde la terre, ou en déchaînant les vents pour nettoyer le ciel quand les eaux menaçaient les récoltes.

Pendant tout le règne de Dagano, le solitaire du mont Simbi, le Kibondo ne connaît pas de famine. Mais le royaume est victime d’un nouveau fléau, les Faces roses, ces « albinos » invincibles venus du bout du monde. Conscient de leur toute puissance, Dagano choisit de ne pas les confronter par les armes; il leur oppose plutôt une résistance spirituelle que rien ne parvient à entamer.

À sa mort, le chagrin est immense dans les collines du Kibondo. Le peuple qui sue sait que son protecteur vient de disparaître.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Un personnage principal, Dagano, le dernier roi faiseur de pluie, entouré de nombreux personnages dont les plus importants sont sa mère Kandi, les clairvoyants Mirabio et Matati, son ami Songa et ses deux épouses, Malinda et Mata.

    « Dagano, tu le sais déjà, tu seras le prochain roi du tambourin, le prochain grand faiseur de pluie. » (p. 53)

    « Je connaissais particulièrement Matati : c’était un grand du Kibondo, le clairvoyant en chef que tout le monde traitait avec déférence. » (p. 67)

    « Il ramena Malinda au podium, puis saisit la main de Mata qu’il conduisit à la place qu’avait occupée Malinda. Il dit à la foule : "Voici la vierge du trône que le peuple du Kibondo a choisie pour l’unir à son roi. Elle sera seconde reine. Elle est splendide, rayonnante de beauté et de douceur." » (p. 267)
     

  • Intrigue axée sur la vie du dernier roi faiseur de pluie, de son initiation à son règne parsemé de changements et, ultimement, à sa mort après l’invasion des colonisateurs blancs. 
  • Narrateur témoin, Gassabano, qui prête la parole à son père Dagano qui devient narrateur participant.

    « Dans les Mémoires que vous lirez dès demain, je tiens la plume, mais la parole est à Dagano. » (p. 31)

    « Jusqu’à l’âge de douze ans, moi, Dagano, j’étais un enfant pareil aux autres. » (p. 35) 

Langue

  • Registre de langue courant et soutenu aussi bien dans les dialogues que dans la narration.

    « En cette soirée d’automne, même si le soleil s’était déjà couché, je pouvais deviner le paysage diurne : les arbres chargés de feuilles bariolées, un paysage comme il n’en existe nulle part ailleurs qu’ici, et en Sibérie semble-t-il. » (p. 14)

    « Le soleil n’est pas le seul voyageur du ciel. Il y a aussi la lune, même si elle est plus capricieuse et moins fiable : elle semble apparaître et disparaître selon ses humeurs alors que le soleil est toujours au rendez-vous. Cette impression est un préjugé alimenté par l’ignorance, car la lune a sa propre régularité. » (p. 90-91)
     

  • Figures de style nombreuses (p. ex., comparaison, énumération, euphémisme, personnification, métaphore, répétition.)

    « Là où je suis né, les douceurs sont réservées aux femmes et aux enfants : les hommes ne raffolent que des mets salés, pimentés ou amers, comme la vie elle-même. » (p. 16)

    « Rien ne me distinguait de la foule des bambins, frères, sœurs, cousins et petits voisins… » (p. 35)

    « Kandi m’a assigné deux monitrices dès que je suis entrée dans la lune pour la première fois… » (p. 63)

    « Elles me répètent qu’une femme ne peut avoir peur du sang comme les hommes, car elle doit savoir qu’il faut du sang pour que germe la vie, le sang menstruel, le sang de la perte de virginité, le sang des accouchements… » (p. 63)

    « J’avais, au contraire, une faim d’hyène. » (p. 84)

    « je constatai que mon membre viril était en émoi. » (p. 86)
     

  • Champs lexicaux liés à divers thèmes (p. ex., la mort,  l’alimentation africaine, la guerre).

    « Cette clause engageait les rois à doubler la capacité des greniers de leurs royaumes et à stocker des vivres non périssables, surtout des graines sèches comme le sorgho, le maïs, le haricot, le petit pois et le riz. » (p. 254)

    « – Dans ce cas, c’est toi qui risqueras ta peau. Car l’inhumanité peut être d’une redoutable ténacité. Tu ne commettras pas de matricide, mais quelqu’un t’en voudra peut-être au point de commettre un régicide. Et le coup pourra venir de là où tu ne l’attends pas : l’assassin, comme le léopard, se tapit dans des massifs parfumés! » (p. 305) 

    « Devant l’impossibilité de faire la guerre aux nouveaux maîtres du monde, il nous fallait apprendre à ruser avec eux. Nous ne pouvions rien entreprendre puisque l’initiative ne nous revenait pas. Nous devions attendre que l’ennemi fasse le premier pas, qu’il engage les hostilités, qu’il assume le rôle de l’agresseur, du prédateur. » (p. 336-337) 

Pistes d'exploitation

  • Inviter les élèves à lire ou à écouter une variété de textes tirés de la littérature africaine.
  • Demander aux élèves de comparer certains aspects de la société africaine et de la société canadienne (p. ex., coutumes, politique, respect des aînés).
  • Proposer, dans le cours d’histoire, une recherche sur la colonisation de l’Afrique par les Européens.

Conseils d'utilisation

  • Expliquer aux élèves que la littérature est un excellent moyen de voyager dans le temps et de découvrir des modes de vie différents et intéressants.
  • Expliquer aux élèves que les sociétés ont une vision différente de certains aspects de la vie (p. ex., religion, puberté, sexualité, mort, suicide).
  • Animer une discussion sur le concept de l’évolution, de la résistance au changement et de l’importance de s’adapter pour survivre avant d’aborder la lecture du roman.