- Œuvre multigenre : un avant-propos, des remerciements, une dédicace, une préface et un survol historique suivis de sept sections thématiques réunissant 53 textes titrés, de formes variées (p. ex., récit, lettre, poème, nouvelle, fable, essai, conte), parfois précédés d’un court texte en italique présentant les auteurs et, quelquefois, leur rapport à la réalité haïtienne; notices biographiques des personnes ayant contribué au collectif présentées en annexe.
« Geneviève Mitchell a été affectée à Port-au-Prince en tant que Casque bleu lors des élections de 1995. » (p. 33)
« Arrivé la veille, mon ami Stéphane dort paisiblement. Ne voulant pas troubler son sommeil, je décide de quitter l'appartement de bonne heure. De toute façon, arriver un peu en avance viendra marquer une rupture avec certaines habitudes… » (p. 45)
« Bien chère Maman,
Devrais-je t'en parler? Tu m'entends de l'au-delà? Dans ta sagesse, tu saurais sûrement faire la part des choses. » (p. 85)
« Haïti Impossible
Tu es en grand effondrement
Et celles et ceux qui t'aiment s'endeuillent » (p. 188)
- Narratrice ou narrateur participant dans de nombreux textes, ajoutant de la valeur aux témoignages vécus.
« J'observe les gens qui finissent leur journée et ramassent leurs étals, retournent à la maison d'un pas nonchalant et prennent le temps de discuter avec leurs voisins sur le pas de la porte. Rien ne presse. J'ai le goût de joindre la fête. C'est mon meilleur souvenir d'Haïti. » (p. 39-40)
« Nos escapades retentissent encore
Dans ma mémoire qui se fade
Et nos visages s'effacent
Comme pas sur le sable
Quand tourne la marée
Mais vous restez toujours
Les enfants du soleil
Mes amis de jadis » (p. 69)
« Maman, à l'aide! Pourquoi ne viens-tu pas? Les minutes, les heures passent. Aucun secours! J'ai soif! Rien et toujours rien! J'ai faim! Encore rien! Mes jambes s'engourdissent. Les larmes coulent à flots sur mes joues. » (p. 85-86)
- Thèmes nombreux et parfois délicats de la souffrance, de la mort, de l'espoir et du souvenir liés au séisme, reflétant l’identité haïtienne d'hier et d'aujourd'hui.
« Haïti notre mère souffre beaucoup.
On se demande si c'est le prix de notre liberté,
de notre indépendance
qui nous couvre de malheur? » (p. 51)
« J'ai couru parmi les cadavres qui jonchaient le sol. J'ai vu des bras, des jambes, des têtes inertes qui dépassaient des décombres. J'ai contourné des mares de sang frais qui dessinaient des fleurs maléfiques. » (p. 79)
« Peuple haïtien, peuple vaillant, peuple debout! Peuple de foi! Haïti pas fini, pas fini! PAS FINI! On va reconstruire, rebâtir un pays pour Timoune. Avec maisons, écoles, églises. Avec musique et chansons. Avec paix et respect. Avec grands rêves aussi. » (p. 95)
« Plus jamais, je ne reverrai le visage de ma mère
Ni la maison sacrée de l'enfance,
Ni l'école de mes premières chansons,
De mes premières larmes d'exil
Et de mes premiers jeux… » (p. 137)
« Haïti, pays déjà largement éprouvé par d'innombrables soucis et difficultés, n'avait vraiment pas besoin de ce tremblement de terre dévastateur. Cette catastrophe n'a fait qu'accroître l'anxiété de la population qui souffre physiquement et psychologiquement. » (p. 197)
- Séquences explicatives et descriptives, détaillées et imagées, dévoilant les contextes historique, politique, social et culturel d'Haïti.
« La première capitale, Le Cap, qui va devenir Cap-Haïtien, est fondée en 1670 par les Français. Lors des traités de Ryswick (1697), l'Espagne reconnaît à la France la possession de la partie occidentale de l'île, qui devient alors la colonie de Saint-Domingue (futur Haïti), tandis que l'Espagne conserve la partie orientale qui est toujours appelée Hispaniola, la future République dominicaine. » (p. 22)
« Mon séjour en Haïti se déroule lors d'une période de changement et d'espoir. Les élections présidentielles de décembre 1995 marquent la première passation du pouvoir d'un gouvernement haïtien élu à un autre, depuis l'indépendance proclamée par la France en 1804. » (p. 33)
« En Haïti, dans le village de Dondon, nous vivions bien pauvrement ma famille et moi, douze personnes dans une humble hutte. J'avais appris à lire et écrire au couvent des sœurs du village. Juste en face du couvent, s'élevait le collège des Clercs de Saint-Viateur et j'avais par chance rencontré le frère Étienne de l'institution. » (p. 41)
« Dans notre humble demeure, nous avions de la farine et du riz et, dans le minuscule enclos derrière, nos trois poules reposaient, leurs plumes emmêlées. Je travaillais, nous mangions à peu près à notre faim, nous vivions dans une île chatoyante qui passait de l'aigue-marine au saphir. » (p. 79)
- Notes de bas de page apportant certaines précisions, notamment des définitions de mots et d’expressions en créole.
« 12. Sa zyé pa wè, kyè pa fè mal. : Les yeux n'ont pas vu, le cœur ne souffre pas. » (p. 99)
« 16. En créole "tenir ferme", rester courageux. » (p. 165)
- Quelques photos en couleurs d’individus affectés directement ou indirectement par le séisme, permettant d’ancrer les récits dans le réel.