-
Roman divisé en 20 chapitres datés du vendredi 21 août au jeudi 25 février, de formes variées (prose, poésie, correspondance, dialogue) et précédés d’une amorce percutante sur le thème de la drogue; mise en garde et note personnelle de l’auteure à la fin du livre; phrases traduites littéralement de l’anglais suivies des initiales de deux des personnages, en exergue aux chapitres.
« Dans le corridor de mes pensées
Tu deviens une partie de moi
Désillusion
Douleur encore
FKB » (p. 17)
« Attention aux relations qui se créent parfois sur Internet. Il peut arriver qu’on fasse une erreur de jugement aux conséquences inattendues et désastreuses. » (p. 169)
-
Narratrice omnisciente qui, entre autres, situe l’action de nos jours, à Gatineau au Québec et à Neuchâtel en Suisse romande, présente les personnages et permet au lectorat de s’immiscer dans leurs pensées; séquences dialoguées classiques entrecoupées de séances de clavardage et d’échanges de messages par courriel.
« Marie-Claude commence sa dernière année au foyer d’accueil où elle habite avec deux autres filles comme elle, sans famille, et où accueil est un bien grand mot. Personne ne se préoccupe de leurs allées et venues. Tout ce qui intéresse les propriétaires de la maison est l’argent qu’ils reçoivent du gouvernement pour loger et nourrir ces filles, dont personne d’autre ne veut. Le reste n’importe pas. Et c’est très bien comme ça, pense Marie-Claude. » (p. 17)
« Dark Tranquillity s’est joint à la conversation
DarkTranquillity dit :
Salut
aquarelle dit :
Bonjour! » (p. 32)
« Salut ma gazelle,
Je m’excuse d’être parti si longtemps sans prévenir. Des potes m’ont offert de partir en moto quelques jours avec eux. J’ai pris mes cigarettes, j’ai mis quelques trucs dans un sac et je les ai accompagnés. Je pense à toi. Tu seras là demain?
François » (p. 104-105)
-
Un personnage principal, Marie-Claude, 17 ans, jeune femme meurtrie par la vie, entourée de quelques personnages secondaires assez sympathiques (p. ex., son amie Sylvie, son amoureux transi, Stéphane, son amant suisse François) et d’autres personnages dépravés ou irresponsables comme ses parents et son logeur.
« Devant la photo de François, Marie-Claude demeure bouche bée. Il est l’homme le plus beau qu’elle a vu dans sa vie, vedettes de cinéma incluses. Ses cheveux blonds et longs, séparés au milieu, paraissent très soyeux. Ses sourcils épais, à peine plus foncés que ses cheveux, surplombent ses yeux gris-vert; son regard est très intense, d’une rare profondeur. » (p. 53)
« Les souvenirs surgissent dans son esprit.
Elle a treize ans. Dans sa chambre, elle lit un livre d’Agatha Christie qu’elle a emprunté à la bibliothèque de l’école. Le sifflement que fait le vent en voulant s’introduire comme un intrus par les fenêtres closes la fait frissonner. Assise sur son lit, elle essaie de se faire oublier le plus possible.
Son père vient toujours la retrouver une ou deux fois par semaine et se livre à divers "jeux", puis s’en va lorsqu’elle le soulage d’une manière ou d’une autre. Ces contacts la répugnent à un point tel qu’elle va ensuite vomir. Elle se sent honteuse, sale. Jamais elle n’a parlé de ça à qui que ce soit. » (p. 56-57)
« Il ouvre son blouson de cuir et d’une poche intérieure, il tire une enveloppe.
– Tiens chérie. Bonne fête.
– C’est pas ma fête!
– Bah, un détail. On va faire comme si.
Elle prend l’enveloppe et en retire son contenu. Un billet d’avion. » (p. 131)