Fiche descriptive
«...Poète électrique », Marc LeMyre renoue, dans sa pratique, avec la « dimension orale qui caractérisait l'acte poétique à ses origines ». Pour lui, les sons du langage sont intrinsèques à l'art poétique. «... gaga pour ton zoom » est une aventure de création qui explore la dimension orale de la poésie sous toutes ses coutures, à la recherche de carrefours où la parole, les corps, les outils (acoustiques et électroniques) et l'oreille se bousculent. «...gaga pour ton zoom » fait de la poésie des sculptures sonores « qui dansent et se portent comme du coton blanc au mois de juillet. » « ...gaga pour ton zoom »
Aperçu
(Tiré du site de l’éditeur.)Contenu
« La lune comme un arrêt-stop, un feu rouge avant qu'il devienne rouge.
La lune comme un œuf dans ton assiette qui s'ennuie de la disparition de l'autre que t'as mangé trop vite avec beaucoup de pain à cause du jaune. » (3. Insomnie perpendiculaire)
« À faire aujourd'hui
Giguer sur des tables où les verres s'engueulent
Recharger l'orange de mon gilet Prismacolor » (11. Orange normal)
« - Une vieille dame remonte la rue. Tout est blanc : ses cheveux, son gilet, son pantalon, ses souliers. Alors pourquoi vient-elle d'acheter un poisson rouge?
- Un homme tout de noir vêtu avec un parapluie en guise de canne… Tant pis pour lui. » (12. Le printemps)
« Hypertrophie de la nuit
toi l'autistique et confortable
la silencieuse, ensevelie
Québec » (13. Blanc de retour)
« Y pleut sur les toits
Y pleut pas sur les rois
y pleut des modes d’emploi
même pour ceux qui ont dix doigts » (1. Y pleut)
« - Un jeune clochard à la barbe encore endormie poursuit sa chasse aux bouteilles vides. Manque de chance, un groupe de pigeons vient tout juste de faire fuir les deux dernières. (12. Le printemps)
« Pis dans la salle le monde rit
À voir leurs beaux vêtements crêpés, colorés et bien repassés
Leurs fringantes bottes et culottes de velours instantanées
On comprend vite qu'eux aussi dans la salle
ont les mêmes insécurités que la fille à l'écran
Mais des insécurités qui ont été bâillonnées avec un courage pissou
Pis le consensus rase-mottes
Rire de l'autre par peur de faire rire de soi » (17. Porno et honnêteté)
« Performance situationniste.
Choisissez un café. N'importe quel café fera l'affaire, mais orientez-vous de préférence vers un établissement appartenant à une grande chaîne ou mieux à une multinationale.
Asseyez-vous à la table la plus éloignée du comptoir, puis faites venir le serveur afin de passer votre commande : un café liégeois.
Tout juste quand le serveur retourne en direction du comptoir, pointez du doigt la table à laquelle vous vous trouvez, rappelez-le et exigez qu'elle soit nettoyée.
Le serveur revient et la nettoie. Il repart. » (14. Au nom des amis de Luis)
« mon déboulon de boulot
con-insiste-siste
à dire oui en disant non
non à la radio aphasique
non au cinéma borgne
non au bruit roi
non à ceux qui repeinturent le soleil
qui pourrissent le ventre de l'eau
qui prétendent me servir
à coups de 40 cents le retrait
et qui partout plantent leurs directions
enrobées de néon
non à vous tous têtes de bouchon » (15. Recherche d'emploi)Langue
« Il y a des Tarzans dessinés partout sur les joues des enfants et des trottoirs.
Les taules des buildings se sont froissées en se racontant des histoires de mondialisation, de recyclage et de dévaluation du dollar.
Personne n’y a rien compris. C’est un langage qui sonne bien, un langage à faire les frontispices d’été ou d’hiver... Mais personne ne pense à retirer du feu cette marmite incompréhensible. » (8. À la radio)
« - "M’a t’en câlisser rien qu’une!" grommela le jeune rocker à la veste de cuir couverte de pitons de métal. (Hé! c'est-tu des vrais, ça?) » (12. Le printemps)
« - Bon ok. Je te raconte l’histoire des jumelles.
- Des jumelles?
- Oui... des jumelles qui s‘aimaient beaucoup, mais qui...
- Mais quoi?
- Bon, écoute, ça va comme suit :
Les tours jumelles sont mortes. Quand la première est tombée l’autre lui a dit : "laisse-moi pas comme ça, petite sœur, moi non plus je veux plus continuer. J’ai toutes les finances du monde sur mon dos et dans mon cœur."
Pis là comme une femme trop souvent battue qui arrive plus à comprendre, elle aussi s’est laissé mourir. » (2. Assistance annuaire)
« C’est avec son, force et poésie ainsi qu’avec le souci d’un stylo anxieux que je vous parle du temps bleu pis de l’amour. L’amour qui, comme un barbecue au propane se prenant pour une montgolfière, s’envole avec mes restes de spareribs au fond du cœur. » (4. Toronto love)
« Tandis que moi
du fond de ton désordre albinos
j'aurai appris la divination
Je saurai les photocopier. » (13. Blanc de retour)
« La lune comme un rond de lait oublié sur la table d’enfance.
La lune comme un cap de roue sur le bord du chemin.
Comme un bouclier dont on n'a plus besoin. » (3. Insomnie perpendiculaire)
« Je pleure d’avoir manqué un bateau bébé, un bateau banane, un bateau aux yeux bruns polyvalents. Des yeux qui piquent, qui m’émeuvent, des yeux fuyants. » (4. Toronto Love)
« Je suis au ciel et notre Père vous qui vous y trouvez depuis des siècles et des siècles je ne vous envie pas. » (6. L'ange à mitaine)
« Je m’indigne et m’insurge contre les individus qui portent des calottes sans marque de commerce cousue dessus. » (12. Le printemps)
« Y pleut la solitude
y pleut pas beaucoup d’amis
y pleut des pourquoi
et si peu de parce que
...parce que y pleut » (1. Y pleut)
« Comme un gardien de sécurité obligé d’inventer des voleurs pour justifier sa job. Obliger de regarder la télévision pour apprendre sur qui frapper avec son gros bâton. » (2. Assistance annuaire)Référents culturels
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