Fiche descriptive
« Toronto, septembre 1916. Napoléon Bouvier, un jeune boxeur franco-ontarien, quitte le ring pour joindre les rangs de l'armée canadienne en Europe. Il reviendra du front tourmenté par des blessures physiques et psychologiques, incertain de son avenir dans sa ville natale où règne un climat francophobe. Mais voilà que le soldat, qui croyait avoir échappé aux horreurs de la guerre, doit affronter un nouvel ennemi impitoyable et invisible : la grippe espagnole.La première guerre de Toronto
Aperçu
En octobre 1918, la moitié de la population torontoise est touchée par le fléau et 50 000 personnes au pays en meurent. Napoléon a deux précieuses alliées : sa fiancée, Corine, qui aspire à devenir enseignante, et Julie, une infirmière militaire dévouée et pleine de compassion. Mais l'ennemi est de taille et cruel. Le soldat Bouvier pourra-t-il gagner cette première véritable guerre de Toronto et, si oui, à quel prix? »
(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)Contenu
« Cependant, après trois ans à la fabrique, Napoléon s’est mis à rêver à son avenir, au moment où il laissera l’appartement tassé de ses parents dans Cabbagetown […] Il ne se voit pas, comme les plus vieux de l’usine, passer quinze, vingt ou encore trente ans de sa vie à assembler des landaus. » (p. 20-21)
« Les yeux de Napoléon vont de Julie à Corine. Son travail à l’Hôpital de la base l’a-t-il conduit à nouveau au front? Mais, cette fois, il lutte contre un ennemi encore plus sournois, qui demeure invisible sauf quand il prend possession des corps de ses victimes. Par sa présence même à l’hôpital, Napoléon expose peut-être celles qu’il aime à cette effroyable menace. » (p. 90)
« Napoléon avance au rythme de Ted et, un peu plus loin, les deux hommes montent dans un tramway de la rue Queen. […] Napoléon aurait préféré se rendre à pied au centre sportif où se tient l’assemblée Vers la victoire, mais il a accepté d’accompagner son ami handicapé qui doit avoir recours aux transports en commun. » (p. 61-62)
« Le 9 avril 1917, Napoléon avait combattu avec le contingent canadien qui avait enlevé la crête de Vimy aux Allemands, un exploit jugé irréalisable par les Britanniques. […] Le soir, il rêvait parfois au regard hideux d’un soldat allemand qu’il avait transpercé à la baïonnette. » (p. 31)
« Bien que l’optimisme de Julie le rassure, Napoléon reste silencieux. Que le médecin en chef Hastings compare la bataille contre la grippe à la guerre en Europe, lui inspire de la méfiance. » (p. 121-122)
« McKenna présente Napoléon comme Frenchy Bouvier en précisant que son camarade est un Canadien français du quartier torontois de Cabbagetown. La mine du maire, fanatiquement orangiste, se renfrogne, car il ne peut dissimuler son mépris pour les catholiques, français de surcroît, même s’ils portent l’uniforme. » (p. 51)
« Napoléon la suit, mais l’infirmière entre déjà dans la première pièce. Il traverse le seuil de la chambre et tressaute. […] Napoléon sait déjà que la grippe les a fauchés, un diagnostic que confirme Julie en recouvrant les deux morts avec la couverture du lit. » (p. 110)
« Dans la clarté du jour naissant, l’étendue de la foule se révèle petit à petit. On ne parle plus de dizaines de milliers de fêtards, mais d’une armée de jubilation forte de deux cent mille Torontois qui investissent le centre-ville. » (p. 138)
« Sa présence au match encouragera-t-elle Napoléon à poursuivre cette vocation qu’elle souhaiterait le voir abandonner? Or, elle ne peut pas laisser passer son anniversaire de naissance sans lui faire ce cadeau. » (p. 13)
« Dans son banc, assis à côté de ses parents, Napoléon se concentre difficilement sur les mots du prêtre. Ses pensées sont ailleurs, tout comme son regard qui vacille entre le dos de Corine, assise trois rangées devant lui, et le visage de Julie, qui occupe un banc au fond de l’église derrière lui. » (p. 122-123)Langue
« Le feuillage de certains arbres tire sur le rouge et le jaune. Corine pose un regard admiratif sur Napoléon. Malgré les séquelles de son combat sur son visage légèrement tuméfié, il a belle allure dans son habit. » (p. 23)
« - Pourquoi tu te laisses abattre, Napoléon? Tu as reçu un coup terrible, mais t’essayes même plus de t’en relever. » (p. 56)
« Même au bureau de recrutement, un des officiers avait commenté, sur un ton désobligeant, la particularité de son paronyme : "Bouvier, like the dog". » (p. 29)
« …Napoléon Bouvier feuillette nerveusement le Toronto Star […] Il se met à lire :
Parmi les 7 634 personnes qui sont mortes à Toronto l’an dernier, environ 2 700 de celles-ci ont été victimes de la grippe espagnole et de la pneumonie, et de ce nombre, plus de 2 000 sont mortes au cours de "ce sombre mois" d’octobre dernier… » (p. 153)
« À la paroisse du Sacré-Cœur, elle a découvert un petit îlot de langue française où elle peut se réfugier de la mer anglophone. » (p. 47)
« Lui, qui a côtoyé la mort dans le no man’s land, reste incapable d’imaginer tous les cadavres que la grippe laisse sur son passage. » (p. 93)
« Même dans la froideur de cette journée sombre, il sent une chaleur bienfaisante se diffuser dans son corps. » (p. 107)
« Lacroix vient l’aider à tirer le blessé rapidement jusqu’à l’intérieur de la maison des Lenoir. Les deux autres soldats, incapables de déceler la position du tireur, prennent refuge avec leurs camarades qui allongent Price sur la table de la cuisine. Une mare de sang tache son uniforme à la hauteur de la poitrine. » (p. 137)
« Depuis le jour, voilà déjà un an, où il s’est présenté au manège militaire de Toronto pour s’enrôler, sa détermination de poursuivre le combat où il s’est engagé, très naïvement constate-t-il maintenant, a été rudement éprouvée, autant par ses supposés alliés que par ses ennemis. » (p. 29)Référents culturels
« Le Règlement XVII, adopté voilà quatre ans par le gouvernement de l’Ontario, oblige toutes les écoles bilingues de la province à arrêter l’enseignement en français à compter de la troisième année. Cette injustice motive Corine à vouloir enseigner le français […]. » (p. 14)
« En achevant sa phrase, Napoléon remarque derrière Corine un homme assis, vêtu d’un complet impeccable et portant une barbiche blanche, qui les dévisage d’un air indigné. Le regard étonné du jeune homme pousse le vieux monsieur à s’exclamer :
- You should speak white here! » (p. 65-66)Pistes d'exploitation
Conseils d'utilisation