Fiche descriptive
À tire d’ailes suit le regard parfois tendre, parfois tranchant d’une jeune femme sur le quotidien, les incertitudes de la vie, les élans et les confusions du cœur. Sa jeunesse incertaine dans un village nord-ontarien prépare sa prise de conscience identitaire et personnelle qui ouvre une perspective de changement sur le monde. Au fil de ce trajet intérieur, elle se découvre et se révèle avec émotion et authenticité. Vers de longueurs variées, souvent nominaux, donnant du rythme et du mouvement aux idées qui s’enfilent. Jeux de mots (p. ex., homophonie) et figures de style (p. ex., métaphore, anaphore, comparaison) contribuant à la qualité de l’imagerie poétique. Rimes parfois régulières créant des effets inattendus et donnant à certaines strophes des airs de comptines. Nombreux enjambements accélérant le rythme des vers et mettant en valeur certains mots lourds de sens. Lexique du temps, de la nature et du corps, établissant un rapport entre les émotions évoquées et leur contexte; quelques mots anglais mis en italique.À tire d'ailes
Aperçu
(Tiré du site de l'éditeur.)Contenu
« j'ai mis mes souvenirs
à l'index
en famille en amour
je pratique l'évitement
j'évite le sujet
le verbe me fait du bien
crier
un vers dans un poème
qui ne dit rien » (p. 35)
« entre fauquier et blind river
un rire aveugle
se tord dans le fil » (p. 53)
« j'évite ses yeux
j'ai peur de me perdre
dans le néant
de ses pupilles
dilatées » (p. 36)
« je me gave de livres qui parlent de
bien-être
je me vomis dans mon écriture
à faire le deuil de moi-même
je suis un cercueil ouvert
sur un poème sans fin » (p. 47)
« je suis poète
je parle à l'envers
je parle en vers et pas en anglais
je suis vers libre
personne n'est libre de me comprendre
mais tout le monde doit
m'écouter » (p. 58)
« ma place est ici
là-bas
quelque part
sur une autoroute » (p. 64)
« il allume son corps
une cigarette
qu'il enlace
de ses lèvres
trop serrées » (p. 13)
« ta mère te ravale en cascades
ton corps
un plat refroidi sans couvercle » (p. 33)
« le cycle de la vie
une machine à laver
la tête pleine de visages qui
s'effilochent de souvenirs
qui rétrécissent avec le temps
de la laine à l'eau chaude » (p. 41)
« je file dans le vent
dans l'écriture
en tournant les pages
sur la pointe des doigts » (p. 44)
« je parle la langue-du-peuple
je suis comédienne
dans un téléroman québécois
qui parle de séparation
je ne prends pas position
ma langue se replie en position fœtale
un poussin dans sa coquille » (p. 57)
« entre fauquier et sudbury
je pense au verre qui aurait pu me noyer
au fil qui aurait pu me pendre
du pont noir » (p. 25)
« nous sommes le 5 novembre
le vent lèche la route 11 » (p. 30)
« les feuilles d’érable
dégoulinent des arbres
le sang d’un canadien fusillé » (p. 42)Langue
« dans le vent du nord échevelé
l'haleine de ton souffle givré
le clin d'oeil embué d'un matin
le soleil perçant valse et se noie
dans les plis du rideau » (p. 33)
« je ne sais plus où me mettre
je me mets partout
je m’use sur les planchers de bois
je porte l’empreinte de mes aventures
je deviens face de bois » (p. 45)
« je leur vole les regards
les trottoirs
tapis rouge de leur zone
de travail en chantier » (p. 10)
« dans chaque prunelle
mon sourire
s'allume se déverse
en lui
un coucher
de soleil mielleux » (p. 51)
« ce soir
sous l’oreiller
par les "l" » (p. 28)
« je suis une chenille dans un cocon
une chenille à sud-bury
le nord surchauffé de ma province » (p. 28)
« je suis en peine du nord
je suis en panne d'amour
et je le sais
je suis en canne
et je veux sortir » (p. 39)
« elle cueille des rêves
dans les failles de ses mains
pendues comme deux tumeurs
à son corps » (p. 54)
« à fauquier
les murs se replient
comme une règle
sur la tête d'enfants
qui n'ont pas compris
le principe de symétrie
et qui en sont
marqués
symétriquement » (p. 22)
« dans la cuisine
le repas fume
la bière écume
l'amour consume » (p. 31)
« l'histoire se répète
et pète
un ballon
dans les mains d'un garçon » (p. 21)
« les arbres me retiennent
chiffonnée » (p. 25)
« l'amour cesse de battre
je
cesse de battre » (p. 42)
« je me laisse
malmener
par l'horloge » (p. 9)
« s'égoutter
s'écouler
goutte à goutte
dans le fleuve écarlate
minute à minute
le temps qu'il guérisse » (p. 48)
« pendue à ses cils
je me berce
sur l'ombre
fatiguée de son oeil
couchée sous la lune
friande d'étoiles » (p. 52)
« le musicien me demande
would you quit your job
for writing » (p. 59)Référents culturels
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